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Critique de Dionysos89


Dès décembre 2021, six mois après le tome 6, Lewelyn et Jérôme Lereculey proposent le début d'un deuxième cycle, celui de Lys avec L'Heure du cadeau, on poursuit la série, toujours chez Delcourt, mais autrement, par un autre pan de ce monde aux multiples facettes…
Retours à la maison
Le scénario de L'heure du cadeau est placé sous le signe des retrouvailles, car les deux personnages principaux font leur grand retour chez elles. Il en est d'abord ainsi de Keona, la fille de la reine, qui fut longtemps otage à la cour d'Angleon, scellant l'alliance forcée entre ce royaume et celui de Lys. Sa « libération » à la suite du tome 6 donne lieu à des réjouissances nationales avec fêtes, cérémonies et réunions en haut-lieu. En parallèle, nous suivons la sortie de prison d'Alissa : elle a purgé sa peine et retrouve son clan du Sistre, dominé par son oncle Djen. Là où l'arrivée de la princesse Keona laisse peu de dissensions se faire jour, le retour d'Alyssa fait remonter les vieilles querelles au sein de son clan : la domination par son oncle, l'héritage qu'elle veut recueillir, ses relations tendues avec cousins et cousines, voire avec d'anciens serviteurs promus pendant son absence… les conflits ne manquent pas et ils sont tous susceptibles de dégénérer vu son tempérament de feu qui tranche avec l'ambiance sombre et austère de la cité d'Alysandra. En parallèle, dans la vallée éloignée de la capitale, des petites mains s'affairent pour survivre dans la jungle, mais là aussi les rapports de classes et de clans sont tendus.

Contrepoint du premier cycle
Après l'atmosphère rayonnante d'Angleon, les auteurs font le choix du contrepied avec le royaume de Lys. Il s'agit d'un climat aux couleurs bien plus froides là où Angleon était chatoyante, d'un royaume matriarcal là où Angleon était de base très patriarcal, même si la question des rapports femmes-hommes y est posée, et du monde des primates là où les félins dominaient Angleon. Nous passons en plus d'un climat insulaire méditerranéen à un univers japonisant mettant en avant des clans et non des races, des maisons traditionnelles et non des palais-châteaux d'Europe occidentale, une certaine idée de l'honneur plutôt que la trahison comme sport national. Bon, on ne tombe pas dans le japonisme bizarre non plus, pas d'inquiétude. Bref, Lys serait presque un complet opposé du premier cycle s'il n'y avait pas là aussi une franche hiérarchie entre la famille royale et le reste de la population, entre la vaste cité d'Alysandra et le reste plus rural des territoires de ce royaume, ainsi qu'entre chaque quartier d'Alysandra puisque c'est une cité très ségréguée.

Changement de rythme
Nouveau cycle oblige, on prend plus de temps pour le lire, ce septième tome, le temps justement de s'habituer à un nouvel environnement, à une autre galerie de personnages, tous présents d'ailleurs dans l'imposant dramatis personae en début d'ouvrage. le personnage initial de Keona est finalement anecdotique, en tout cas pour l'instant, puisqu'elle n'est qu'un lien vague avec le premier cycle, sans grande justification supplémentaire ; en même temps, cela prouve qu'on ne va pas se focaliser sur la famille royale cette fois. Enfin, comme c'est une société matriarcale qui est dépeinte, nous avons le loisir de suivre des personnages féminins forts et intenses dans leurs réactions aux drames qui s'agitent.

En somme, le charme fonctionne de plus belle dans cette nouvelle aventure qui débute : là où le cycle Angleon agitait des thèmes volontiers classiques, celui de Lys va peut-être proposer une orientation tout autre, histoire de varier.
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