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Critique de dourvach


Lire les contes fantastiques de Lovecraft (1890-1937) est toujours une expérience inoubliable. L'auteur de "Démons et merveilles" (ce chef d'oeuvre d'onirisme), de "La couleur tombée du ciel", "Je suis d'ailleurs" [Quels titres magnifiques !], "L'abomination de Dunwich", "Le cauchemar d'Innsmouth", "L'affaire Charles Dexter Ward" (dont Roger Corman tirera en 1963 l'excellent film "La malédiction d'Arkham" avec Vincent Price et Debra Paget) était un type secret, et pour tout dire peu fréquentable : raciste maladif, agoraphobe, fuyant l'exercice de sa propre sexualité, sympathisant des paisibles thèses du "Mein Kampf" de l'andouille à mèche... Mais, voilà -- entre son pays natal de Providence et le trauma de ses deux années d'exil intérieur à New York avant son retour au giron maternant de Providence -- cet homme-là a inventé un monde à lui seul, et quel monde !!! Le réalisateur américain John CARPENTER s'en est souvenu dans "L'antre de la folie" ou "Prince des ténèbres", soutenant d'ailleurs en plusieurs de ses interviews que cette lecture très jeune des oeuvres fantastiques et cauchemardesques de l'homme de Providence l'avaient convaincu de réaliser des films fantastiques et s-f "à la manière de H. P. Lovecraft " ! Le bref passage terrestre de Howard Phillips LOVECRAFT fut évidemment un cauchemar, qui s'acheva dans les souffrances occasionnées par un cancer du duodénum (sans doute lié à sa très mauvaise façon de s'alimenter)... Maurice Lévy dans son magnifique et très court essai "Lovecraft ou Du Fantastique" (initialement, thèse de lettres modernes, paru ensuite chez l'éditeur "10/18" en 1972, réédité en 1985) avait également percé le mystère : nous comprenons, grâce à cet ouvrage pertinent, comment nous sommes passés du ressenti et du descriptif fantasmatique des "étrangers" new-yorkais, tous unanimement "répugnants" (Noirs, Italiens, Latinos, etc.) aux tentacules, puanteurs et autres abominations indescriptibles qui semblent naturels aux "Grands Anciens" qui, réunis, formeront la joyeuse tribu de l' "indicible" Mythe de Cthulhu... Sans parler de "l'indice" de la syphilis paternelle... Tel écrivain -- ou écrivant -- français, récemment goncourtisé (heum, heum...), a évidemment palabré sur les aspects les moins ragoutants -- sans doute "fascinants" ? -- de l'homme et son oeuvre. "L'Herne" a, en tout cas, su rendre hommage très tôt à cet écrivain-inventeur -- dont l'importance avait été sous-estimée dans son propre pays --, le mettant ainsi au rang des plus grands du XXème siècle (Claudel, Proust, Breton, Gracq, Simenon, etc.) ... et nous devinons aujourd'hui combien son oeuvre le mérite. L'illustration de couverture par Philippe DRUILLET est convaincante : la statue à l'effigie de l'auteur, aborant une moue dépressive et muni d'oreilles de chauve-souris, s'effrite dans un désert inconnu...
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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