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Critique de Soleney


Benjamin, Raphael et Nicola sont jeunes et épris de liberté. Pour donner un sens à leur vie, pour se challenger ou juste pour explorer, ils ont pris le pari de voyager depuis La Haye jusqu'à Mexico sans argent. le but ? Lâcher prise, accepter le monde tel qu'il est, apprendre à recevoir et non pas à exiger.
Un parcours à la fois humble et discutable : est-ce que c'est éthique de voyager aux dépens d'autrui quand on est Européen ? Les trois compères ne se cachent pas qu'ils n'avaient pas réfléchi à la question avant leur départ et qu'ils se sont sentis plusieurs fois très embarrassés quand des personnes plus démunies qu'eux leur viennent en aide. Cette histoire est une véritable leçon de vie.

Vous vous en doutez, ce voyage ne sera pas de tout repos. C'est la misère et l'injustice qu'ils vont côtoyer – car il semble bien que la pauvreté nous encourage à rester dans l'entraide et que la richesse conduit à l'individualisme. Des horreurs, des galères : c'est le monde dans toute sa noirceur et sa lumière qu'ils vont découvrir.
Qu'est-ce que j'aurais aimé vivre ça à 25 ans, moi aussi…
(Remarque, je suis en bonne voie pour le faire à 30^^)

Plusieurs fois pendant ma lecture, je me suis prise à rêver de faire la même chose. Avec une nuance, toutefois : je préférerai prendre de l'argent pour m'acheter à manger, ou rétribuer les gens qui me viennent en aide. Mais partir en stop jusqu'au sud de l'Espagne, puis prendre un ferry jusqu'au Maroc avant de trouver un voilier pour rejoindre les Amériques, dormir à la belle étoile ou chez des inconnus, n'est-ce pas une aventure fabuleuse ?
Qu'est-ce qui me retient, en fin de compte ?
J'ai si bien intégré le discours « tu es une femme, le monde est dangereux pour toi » que je me retiens encore de faire mes expériences de crainte de me faire agresser. C'est idiot : les hommes aussi peuvent se faire agresser.

C'était donc très inspirant. Mais j'ai quelques bémols à apporter : j'aurais voulu avoir plus de sensations, d'impressions, de réflexions sur ce qu'inspire ce voyage. A certaines reprises, j'avais presque l'impression de lire un compte-rendu : tel jour on était là, puis tel autre on arrivait ici, à Bogotá les gens étaient comme ci, etc.
J'exagère un peu, évidemment : bien sûr qu'il y avait de la poésie et des réflexions. Mais moins que ce que j'aurais voulu, donc j'ai eu du mal à me mettre à la place de nos trois étudiants (chez moi, le chemin extérieur est toujours accompagné du chemin intérieur : c'est ce qu'il m'est arrivé quand j'ai décidé de traverser la France à vélo. Mes impressions étaient si fortes, tout m'émerveillais, et je sentais ma pensée en train d'évoluer grâce à ce que je vivais et il m'a manqué ces impressions pour tout à fait m'identifier). le livre se déroule sur un an et n'excède pourtant pas les 300 pages. D'énormes ellipses ponctuent leur aventure, alors que j'aurais voulu ressentir le quotidien dans chaque pays qu'ils traversaient.
Une petite mise en bouche, pour moi.
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