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Critique de Arakasi
Juin 1940. Nu comme un ver, un jeune homme arrive à la nage en Angleterre pour rejoindre la France libre. Il s'appelle Philippe de Maupertus et dans ses veines coule, outre une bonne dose de sang bleu, toute la fougue, la jeunesse et l'audace du monde. A peine arrivé à Londres, il y croise trois autres jeunes français. le premier, c'est Pablo la Castagne, un gigantesque pied-noir aux paluches énormes et au rire gargantuesque. le deuxième, Bréval, mystérieux et discret au noble visage grêlé d'affreuses cicatrices. le troisième, David Belletoise, un aviateur juif au charmant minois, adoré des femmes et redouté des maris. A eux quatre, ils forment un groupe remarquable et Churchill en les voyant éclate de rire et s'exclame « Regardez, les quatre mousquetaires ! »
Or le Vieux Lion aurait bien besoin de l'aide des « mousquetaires » français : un drame terrible vient de se dérouler à Buckingham Palace. L'album photo secret de la reine a été dérobé et se trouve maintenant entre les mains du redoutable Heydrich, chef des services de renseignement nazis. Pas quoi casser trois pattes à un canard, me direz-vous ? Eh bien, vous vous trompez ! Car l'album en question contient des photos plutôt… compromettantes. Si compromettantes que leur diffusion auprès du peuple anglo-saxon pourrait créer un scandale d'une telle ampleur qu'il ébranlerait les fondations du pays à la veille de l'invasion allemande. L'honneur d'une reine, ce n'est pas de la bouillie pour chat, mon bon sir ! Ni une, ni deux, nos « mousquetaires » embarquent pour l'Allemagne pour récupérer l'objet du vol. Là-bas ils flirteront avec l'horreur plus pure, la malveillance la plus démoniaque ; ils apprendront à haïr et à tuer et il leur faudra bien toute la force de leur amitié pour ne pas se laisser avaler par cette monstruosité vivante que fut l'Allemagne nazie.
« Furioso », quel titre bien choisi ! On n'a guère l'occasion de s'ennuyer dans cette adaptation haute en couleur des « Trois Mousquetaires » d'Alexandre Dumas. Les péripéties s'enchainent à un rythme fou : batailles, course-poursuites, emprisonnements, guet-apens, retournements de situation, quiproquos… On en perdrait le souffle. L'auteur y fait preuve d'une virtuosité presque perturbante à marier l'horreur et le burlesque jusqu'à verser parfois dans le surréalisme, rappelant parfois le troublant « Brazil » de Terry Giliam (qui m'avait durablement traumatisé à l'âge de dix ans). Voldemar Lestienne n'a pas son pareil pour caricaturer l'absurdité du système nazi, riant de tout, même du pire, avec une impudence qui force le respect, quitte à provoquer parfois un certain malaise.
Niveau hommage, c'est également une grande réussite. Lestienne a repris les personnages et les principaux événements des « Trois Mousquetaires » mais en les arrangeant à sa sauce, obtenant un résultat aussi original que divertissant. Louis XIII devient De Gaulle, Richelieu se transforme en Churchill rigolard, les gardes du cardinal se muent en trio de soldats british très belliqueux… Quant à la redoutable Milady de Winter, elle révulse en juive vendue à l'ennemi, victime transformée en prédatrice pour mieux traquer ses malheureux compatriotes. Je dois confesser un très gros faible pour la version « lestiennienne » d'Athos, l'inquiétant Bréval, personnage à la fois fascinant et sourdement angoissant tant il semble dissimuler de noirs secrets sous son masque scarifié.
Adaptation réussie du chef d'oeuvre de Dumas, « Furioso » est également un roman assez riche en valeurs intrinsèques pour être lu et apprécié pour lui-même. Un très bon moment de lecture à condition d'avoir l'estomac bien accroché et une certaine tolérance à la violence.
Or le Vieux Lion aurait bien besoin de l'aide des « mousquetaires » français : un drame terrible vient de se dérouler à Buckingham Palace. L'album photo secret de la reine a été dérobé et se trouve maintenant entre les mains du redoutable Heydrich, chef des services de renseignement nazis. Pas quoi casser trois pattes à un canard, me direz-vous ? Eh bien, vous vous trompez ! Car l'album en question contient des photos plutôt… compromettantes. Si compromettantes que leur diffusion auprès du peuple anglo-saxon pourrait créer un scandale d'une telle ampleur qu'il ébranlerait les fondations du pays à la veille de l'invasion allemande. L'honneur d'une reine, ce n'est pas de la bouillie pour chat, mon bon sir ! Ni une, ni deux, nos « mousquetaires » embarquent pour l'Allemagne pour récupérer l'objet du vol. Là-bas ils flirteront avec l'horreur plus pure, la malveillance la plus démoniaque ; ils apprendront à haïr et à tuer et il leur faudra bien toute la force de leur amitié pour ne pas se laisser avaler par cette monstruosité vivante que fut l'Allemagne nazie.
« Furioso », quel titre bien choisi ! On n'a guère l'occasion de s'ennuyer dans cette adaptation haute en couleur des « Trois Mousquetaires » d'Alexandre Dumas. Les péripéties s'enchainent à un rythme fou : batailles, course-poursuites, emprisonnements, guet-apens, retournements de situation, quiproquos… On en perdrait le souffle. L'auteur y fait preuve d'une virtuosité presque perturbante à marier l'horreur et le burlesque jusqu'à verser parfois dans le surréalisme, rappelant parfois le troublant « Brazil » de Terry Giliam (qui m'avait durablement traumatisé à l'âge de dix ans). Voldemar Lestienne n'a pas son pareil pour caricaturer l'absurdité du système nazi, riant de tout, même du pire, avec une impudence qui force le respect, quitte à provoquer parfois un certain malaise.
Niveau hommage, c'est également une grande réussite. Lestienne a repris les personnages et les principaux événements des « Trois Mousquetaires » mais en les arrangeant à sa sauce, obtenant un résultat aussi original que divertissant. Louis XIII devient De Gaulle, Richelieu se transforme en Churchill rigolard, les gardes du cardinal se muent en trio de soldats british très belliqueux… Quant à la redoutable Milady de Winter, elle révulse en juive vendue à l'ennemi, victime transformée en prédatrice pour mieux traquer ses malheureux compatriotes. Je dois confesser un très gros faible pour la version « lestiennienne » d'Athos, l'inquiétant Bréval, personnage à la fois fascinant et sourdement angoissant tant il semble dissimuler de noirs secrets sous son masque scarifié.
Adaptation réussie du chef d'oeuvre de Dumas, « Furioso » est également un roman assez riche en valeurs intrinsèques pour être lu et apprécié pour lui-même. Un très bon moment de lecture à condition d'avoir l'estomac bien accroché et une certaine tolérance à la violence.
