Claude Lévi-Strauss :
Les structures élémentaires de la parenté, chapitres 1 et 2 (1949, édition de 2008)
La thèse de
Lévi-Strauss n'est plus disponible et cet extrait commenté par
Alice Lamy porte sur l'opposition entre nature et culture, et partant, sur l'importance exceptionnelle de la prohibition de l'inceste. LS postule que Partout où la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l'étage de la culture. Symétriquement, il est aisé de reconnaître dans l'universel le critère de la nature, ou encore : Posons donc que tout ce qui est universel, chez l'homme, relève de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et du particulier. Or la prohibition de l'inceste cumule les deux caractères, de l'universalité et de la norme, il s'agit paradoxalement d'un interdit universel. LS démontre que cette prohibition n'est pas la conséquence d'une observation sociale sur la nature (les primitifs qui l'imposent n'en connaissent pas les conséquences génétiques), ni d'une répulsion naturelle (l'inceste est réprimé mais le désir incestueux existe, voir
Freud au plan théorique et la réalité sous-estimée du passage à l'acte), ni de la rémanence d'une ancienne culture totémique défendue par
Durkheim (soigneusement analysé et cité avec d'autres auteurs). La prohibition de l'inceste est à la charnière entre nature et culture, un point de démarcation, mais cette conclusion appartient à la thèse et non à ses deux chapitres introductifs.
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