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Critique de LoupAlunettes


"...
Moi qui brûlais ma vie
Aux quatre coins des nuits
Qui marchais sans but
Au long de l'ennui

Moi qui ne croyais rien
Qu'à ces petits matins
A l'aube on peut croire
Aux rêves de gloire

Moi qui ne croyais rien
Aujourd'hui crois en mon destin
Pour trouver la vérité
Il me suffisait de chanter ...*"
( Nicoletta, " La musique")
Des paroles qui aurait pu correspondre à la situation du livre " Guerriers de l'enfer" mais collaient en réalité à une vie trépidente pleine d'excès d'une jeune noctambule qui finira désabusée, jusqu'à trouver un but en écoutant vraiment la musique, en faisant carrière dans la chanson. La musique coulera dans les veines, sera l'air que l'on respire et que l'on expirera sur le monde, elle apportera un peu de joie, de lumière et de chaleur. Donner de la voix, va guider vers ce bon feu.
Cette idée trouvera sens aussi avec la musique dite " noire", dans ces Gospels pour supporter le dur rythme des journées de travail d'esclaves et la férocité des humiliations sur les plantations du sud de l'Amérique, elle maintiendra l'espoir et la croyance de jours meilleurs qu'on ne peut promettre, aidera à âtiser le peu de joie qui peut être économisée dans les coeurs, la musique va être le bol de soupe populaire qui va être partagé entre les opprimés.
" Guerriers de l'enfer" offira un nouvel exemple du pouvoir de la musique sur des moments historiques improbables, "la lumière naitra de l'obscurité, la musique noire passionnée des temps de crises...".

Nul besoin de changer les mots de l'introduction du livre, ils sont parfaits pour annoncer ce qui va suivre:
".... c'est tradivement que les États Unis ebtrèrent dans la guerre, en avril 1917, après deux ans et demi de neutralité. Un chapitre important de l'engagement américain dans ce conflit a souvent été minimisé: le rôle crucial joué par plus de 350 000 soldats noirs américains.

L'une de ces unités noires américaines, mobilisée sous le nom de 15 ème régiment de la Garde nationake de New York, sera rebaptisée 369ème régiment d'infanterie américaine. Ses soldats deviendront les " Harlem Hellfighters", les guerriers de l'enfer venus de Harlem,appelés ainsi par les allemands pour leur ténacité. Les Harlem Hellfighters, qui se surnommaient aussi les " Men of Bronze", les hommes de bronze, ou les "Black Rattlers", les serpents à sonnettes noirs, resteront dans L Histoire non seulement pour leur bravoure sur le champ de bataille, mais aussi pour avoir inventé une musique entièrement nouvelle, mélange de jazz primitif, de blues et de ragtime enlevé, jamais entendue jusqu'alors..."

Ce documentaire pour la jeunesse racontera l'effort de guerre de cette incroyable "fanfare" militaire noire américaine qui conjointement remontera le moral des troupes en se produisant sur des unités, en créant et diffusant dans ces paysages tourmentés un jazz ragtime un peu brut mais aussi accomplira son devoir de renfort sur le terrain, l'arme à la main.
On imagine le courage qu'il aura fallu pour garder le petit feu de la passion musicale vivace pour pouvoir le transmettre aux troupes "abimées", tandis qu'il fallait soi-même faire ses rudes tâches quotidiennes et soigner ses blessures.
Le documentaire citera James "Jim" Reese Europe, militaire et chef d'orchestre noir, qui commandera ce 369ème Régiment d'infanterie de musiciens.
C'est très intéréssant, de découvrir ses "héros" du monde libre méconnus, recontextualisés dans l'Amérique d'une époque moins libre au sud pour ces noirs.
Que restera t-il? : le devoir de mémoire, comme celui de ce documentaire pour les ados et la musique, elle nous restera à jamais.
Ce bon vieux feu qui ne s'éteint jamais.
C'est très rassurant.

La grande histoire notera et retiendra ses épisodes utiles pour répondre à des questionnements pas si bêtes, qui balaieront la fausse idée que les deux premières guerres mondiales étaient un affrontement de gens "blancs".
Ceci permettra aux jeunes générations, notamment de couleur, de savoir quelle posture occupaient les gens de couleur à l'époque. D'ailleurs, pour la Seconde Guerre, le monde du cinéma illustrera la participation des " Tirailleurs sénégalais"
( voir Wiki:
"... Entre 1939 et 1944, ils sont près de 140 000 Africains engagés par la France. Près de 24 000 sont faits prisonniers ou sont tués au combat. Les tirailleurs sénégalais participent entre autres à la bataille de France, à la conquête de l'île d'Elbe en juin 1944 et à la prise de Toulon, à la suite du débarquement de Provence, en août 1944...")

On aime bien ces parenthèses illustres qui viendront gommer les idées reçues qui suggéreraient la diversité comme une idée très récente sur le patriotisme, sur les minorités raciales, de genre et d'orientations sexuelles.
Ces patriotes et alliés existaient, ils étaient là, ils ont fait front eux-aussi, hommes de couleur, femmes et gens homosexuels auront d'extraordinaires faits d'armes, parfois tragiques, et qui seront écartés en faveur du tableau général.
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