Un énième roman de
Chi Li dans lequel elle raconte la misère de la Chine dans la deuxième moitié du XXe siècle. Une réalité dure et crue que l'auteure n'essaie pas d'atténuer, d'enjoliver ni de rendre plus attrayante à lire grâce à des artifices ou une certaine poésie propre à la littérature asiatique. Quoique, j'y pense, c'est peut-être plus spécifiquement japonais. Dans
Tu es une rivière, l'auteure s'intéresse à Lala. le roman s'ouvre sur la mort de son mari, elle se retrouve veuve avec sept enfants sur les bras. Plutôt que se marier à nouveau (on se bouscule même au portillon) ou chercher un emploi à l'usine, elle fait travailler sa progéniture à la maison. La vingtaine d'années qui suivent racontent leur quotidien, comment l'un besogne sans relâche, comment l'autre tente de poursuivre ses études, comment tel autre doit recourir au larcin ou bien tombe gravement malade, etc. C'est un quotidien misérable. Et la mère qui se bat pour les garder tous auprès d'elle, même quand le gouvernement veut les lui enlever. Il faut reconnaître son ingéniosité. D'autant plus que sa relation avec certains de ses enfants n'est pas toujours la meilleure. Comme je l'écrivais plus haut, c'est dur et ça se ressent sur chaque ligne de chaque page. Heureusement que le roman n'en a qu'une centaine, je ne crois pas que j'aurais pu continuer s'il en comptait le double. Aussi, l'auteure évite les longues descriptions qui auraient alourdi le texte. le dénuement et la détresse, à petites doses s'il vous plaît. Pour finir,
Tu es une rivière offre une perspective assez lucide sur les effets négatifs de la Révolution culturelle et des autres décisions politiques du régime chinois de l'époque. C'était instructif.
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