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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Qu'elles sont profondes, la nostalgie et la tristesse que l'on ressent avec le narrateur, une fois ce livre refermé !
Que de bonheurs enfuis, que d'amis et de parents perdus, comme cette si verte vallée qui peu à peu disparaît sous les monceaux de noirs déblais sortis des mines de charbon.
La mine et la vallée, voilà bien les deux personnages centraux de ce roman. le sort des habitants de leurs environs y est viscéralement lié, à la vie, à la mort. C'est leur histoire, à eux tous, qui nous est déroulée ici, à travers le destin de la famille Morgan, vivant dans un village gallois au temps béni de la reine Victoria.
La dynastie Morgan est une longue lignée de mineurs, rudes travailleurs aimant la mine et leur pays d'un même amour profond et sincère, pétris de foi chrétienne et de principes moraux inébranlables. Honneur, droiture, loyauté et respect ne sont pas de vains mots.
On n'est pas dans un Germinal gallois, on se situerait plutôt dans une sorte de « pré-Germinal », et à un niveau de lecture plus global. Là où Zola décrit d'emblée la misère des mineurs et centre son roman sur la lutte sociale, Llewellyn remonte au « bon vieux temps », où le travail à la mine était dur, mais noble, et permettait de vivre dans un certain confort. Une vision poétique dans laquelle l'Homme vivait encore en harmonie avec la Nature, quand il ne prenait à la Terre que ce qu'elle lui offrait généreusement : le charbon. Quand la chasse au profit à tout crin s'empare de ce filon, les choses se gâtent, les salaires baissent en même temps que le prix du minerai, entraînant révoltes et mouvements sociaux. La spirale infernale est lancée, il n'est plus question d'harmonie et de respect, mais d'exploitation des hommes et de la Terre. La Nature perd du terrain, les arbres disparaissent, la poussière se dépose partout. Les grèves sont terribles, personne ne cède, jusqu'à ce que les enfants meurent de faim et de froid. Ce qui est assez frappant, c'est l'opposition entre les générations : le père Morgan ne veut pas voir que la situation se dégrade, tandis que ses fils aînés se battent pour mettre sur pied les Unions, futurs syndicats. Impressionnante aussi, l'importance accordée à la foi, qui gouverne et imprègne tout, rendant certains passages quasi mystiques. L'auteur montre également la solidarité des villageois, tant dans les épreuves que dans la liesse, et le chant choral qui met tout le monde d'accord, à l'unisson. Car tout n'est pas triste dans cette histoire, qui porte aussi son lot de petits et grands bonheurs, d'amour et d'amitié, de caractères bien trempés, sensés, passionnés ou comiquement bornés. le style est un peu désuet, avec détails à foison, et certains comportements nous paraîtraient absurdes aujourd'hui, mais qu'elle est belle, cette saga familiale…

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