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Critique de SophieLesBasBleus


La lecture de ce roman-là m'a laissé des frissons de sentiments et d'émotions entremêlés auxquels je ne m'attendais pas vraiment.Il me semble ne pas avoir lâché la main de Madel, Jack, David, Rosie, Liliana, Jirug, Rodjun, Manette... tout au long de cette lecture et leurs images m'accompagnent encore une fois le livre refermé.

Novembre 2013 à Tacloban, Philippines. le typhon Yolanda soulève un tsunami meurtrier qui, en quelques instants, ravage la ville laissant derrière lui un sillon de ruines, de morts, de blessures incurables. Madel, la narratrice qui séjourne sur place chez Jan son compagnon, vit cette apocalypse au milieu des habitants rescapés et des cadavres. Journaliste, elle obéit mécaniquement aux injonctions de son rédacteur en chef et doit rendre compte de la situation, aidée d'Irène la camerawoman, d'apparence imperturbable. Les scènes d'effroi et de sidération alternent avec les récits des survivants, comme hallucinés d'en avoir réchappé. Mais en ont-ils réellement réchappé ? le sentiment de culpabilité, la honte d'avoir survécu se mélangent avec la force vitale des individus endeuillés de leur vie passée.
Sans voyeurisme, sans sensationnalisme, avec une pudeur et un respect remarquables, Anaïs Llobet nous prend à témoin de ce cataclysme et de ses conséquences. Elle trouve l'exacte distance pour ne rien occulter sans cependant jouer d'un sentimentalisme qui n'est pas de mise ici. D'une fluidité et d'une précision admirables, le récit nous laisse entrevoir les déséquilibres qu'implique une telle catastrophe, tant d'un point de vue individuel que collectif. Sans s'appesantir, sans didactisme, les questions essentielles sont abordées au fil d'une narration qui nous saisit pour ne plus nous lâcher.
Un très beau premier roman, d'une authentique sincérité et d'une intégrité admirable.
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