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Critique de JIEMDE


Dans l'échelle du respect voire de la vénération des Texans, le Ranger est au plus haut. Il s'impose aux équipes des shérifs locaux. Il est mieux accueilli que n'importe quel Fed exogène, dans un État où l'identité n'est pas un concept d'intello mais une mémoire transmise de génération en génération.

Mais au Texas, et encore plus à Lark, 178 habitants dans le comté de Shelby, cette identité texane s'arrête à la couleur de la peau, et les suprémacistes blancs qui composent les troupes de la Fraternité Aryenne du Texas n'ont pas l'intention de partager la leur avec leurs voisins noirs.

Alors dans ce bourg à deux vitesses, quand un noir et une blanche sont retrouvés morts dans le bayou et que Darren, Ranger noir débarque pour enquêter, la tension monte immédiatement d'un cran : les portes se ferment, les bouches se taisent, les couteaux et les battes sortent de leurs étuis… Et le passé refait peu à peu surface.

Bluebird, bluebird, de Attica Locke – traduit par Anne Rabinovitch – est un polar efficace et sans temps mort, construit sur une intrigue classique mais solide, qui prend toute sa force dans le travail des personnages, particulièrement réussis. de Darren le Ranger à Geneva la patronne de bar, de Wally le potentat blanc local à Randie la jolie veuve éplorée, sans oublier le shérif van Horn ou Faith la jeune serveuse, c'est toute la richesse et la complexité de la culture texane que Locke parvient à transmettre dans ces portraits creusés.

Et dans un ensemble dont j'ai parfois trouvé le style un peu lourd, ce fut bien vite oublié à chaque fois que la plume de Locke s'attardait à décrire l'atmosphère et les fabuleux paysages de cet état décidément à part. On ferme les yeux, et on y est : un bar en bord de route, un bourbon devant soi, et une Gibson Les Paul qui accompagne le blues de John Lee Hooker. Bluebird, bluebird, please, do this for me…
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