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Critique de ohfom


Ce livre me rappelle que certains ouvrages, romans ou nouvelles, même des plus grands, je pense à Kipling ou Conrad, ont pas mal vieilli et n'ont aujourd'hui à offrir qu'une saveur assez indigeste.
D'abord, tout cela est très longuet ! Hé oui, ce qui pouvait à la rigueur passer pour un roman d'aventures il y trente ou quarante ans, ne se hisse guère désormais au-dessus du niveau d'un pensum d'une lenteur et d'une prévisibilité qui ne cadrent plus avec le goût de l'époque. Ensuite le piège du titre : l'auteur, par souci d'honnêteté, aurait dû choisir quelque chose du genre " De l'interminable histoire qui a précédé la mutinerie de l'Elseneur " ! Cette dernière séquence, au demeurant bien convenue, ne survient qu'une fois parcourues des centaines de pages de piétinement dans une non-intrigue sans fin. Que n'a-t-on pris place dans une quelconque "Bounty", laquelle nous aurait au moins permis de nous projeter dans des personnages à la Clark Gable ou Marlon Brando. Voire sur le Titanic... Point commun avec ce dernier : l'on attend, l'on attend, l'on attend le morceau de bravoure final. Mais sur le Titanic, on sait qu'on ne sera pas déçu, alors que sur l'Elseneur, faute d'iceberg et malgré quelque tempête, on reste jusqu'au bout embarqué sur une drôle de galère qui aurait mérité de ne pas quitter son Danemark éponyme ! Là aussi, "l'Elseneur"... quelle déception, quel si joli nom piraté (!) on ne sait trop pourquoi par un London en panne d'inspiration, alors que l'on s'imaginait (avant d'avoir lu) une histoire dans laquelle certains méandres shakespeariens se seraient habilement mêlés à une formidable aventure maritime.
Las, on aura compris qu'il ne se passe rien, ou si peu, avant le dénouement, et j'exagère à peine : un marivaudage insipide entre le héros, bien diaphane par ailleurs - on est loin de Marlon Brando - et la fille du capitaine, un brin énervante ; un officier en second, style sergent O'Hara, un peu trop chargé dans la caricature ; ah oui, le capitaine est intéressant, mais, pas de chance ! London trouve le moyen de le faire mourir en cours de route. Ne parlons pas enfin des élucubrations, habituelles pour l'époque, sur la supériorité de l'homme blanc - mais Kipling, lui, respectait les civilisations orientales.
En deux phrases comme en cent, c'est mauvais, bavard, dépassé, idéologiquement douteux, sans intérêt véritable pour le lecteur d'aujourd'hui. D'ailleurs, à part JF Deniau et les éditions Libretto que l'on a connus mieux inspirés, quelqu'un se souvient-il encore de cet opus d'un auteur qui s'est pour le compte complètement fourvoyé ?
Allez, plutôt que de perdre du temps dans ce naufrage, relisons un bon Jules Verne !
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