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Critique de Erik35


MAMAN LES PETITS BATEAUX

On l'oublie trop souvent, Jack London était aussi un fier et intrépide marin. Mieux : dans une sorte de petit essai consacré à l'art de manoeuvrer les bateaux à voile de petite taille, et que les éditions Phébus/Libretto ont l'excellente idée d'insérer dans ce petit recueil méconnu de l'auteur américain intitulé Patrouille de pêche (parfois traduit par "Les pirates de San Francisco").

Ce qui aurait d'ailleurs pu d'ailleurs devenir une vocation (l'un des protagonistes de l'histoire, un auxiliaire de la patrouille plus âgé que notre héro, ne songe-t-il pas qu'après les études de ce dernier, il ferait un excellent capitaine au long cours ?), s'avéra être l'une des grandes passions de Jack. Il était normal que certaines de ses aventures vécues ou entendues se transformassent en récits, nouvelles ou roman.

Patrouille de pêche, édité pour la première fois en 1905, est donc un recueil de nouvelles pouvant se suivre comme des épisodes à la trame commune et qui nous conte ces deux années où, jeune homme de 16 ans, London s'engagea auprès des services de régulation des pêches interdites et autres ramassages illégaux dans la baie de San Francisco qu'il connaissait fort bien... S'étant lui-même retrouvé parmi ces fameux "pirates" pilleurs d'huîtres de cette même baie l'année juste avant son engagement inattendu du côté du droit. C'est ce que l'on découvre d'ailleurs dans son fameux et terrible John Barleycorn et dans un ouvrage plus ancien, La croisière du Dazzler.

Mais que l'on ne s'y trompe pas : Ce que l'écrivain décrit avant toute autre chose, et comme à son accoutumée, ce sont des rencontres humaines, des aventures -plutôt "viriles", parfois empruntes de danger, de rencontres hasardeuses, d'amitiés franches ou impossibles- des histoires brutes (mais pas forcément brutales) faites d'hommes, par les hommes, à cause des hommes et de leur appétit de survie, quoi qu'il en coûte à la loi et surtout, autre corde sensible Londonienne, à mère Nature. de belles premières aventures et des portraits édifiants en quelques sept nouvelles d'un même tenant.

Les éditions Phébus ont l'intelligence de nous confier une lettre, écrite à son éditeur, sur le comment et le pourquoi, le vrai et le faux, de ces histoires en mer. Y succède un texte étonnant où London fait l'apologie, ampli d'une belle philosophie et leçon de vie, de la petite navigation à voile. Suivent enfin cinq textes, regroupés sous le titre commun "A bord de la Mary-Sutherland" où l'on suit notre romancier aventurier engagé à bord de divers rafiots lors de son voyage journalistique en Corée du Sud et au Japon.

Les amateurs de récits de mer se régaleront. Les autres lecteurs, tout autant, même si nous ne somme pas là, c'est certain, en présence des plus grands chefs d'oeuvres de Jack London. Pour la petite histoire, terminons par ce petit détail bibliographique assez émouvant : La première nouvelle qui compose "Patrouille de pêche" est aussi le tout premier texte que le californien publia jamais, entamant ainsi sa fulgurante mais géniale carrière.
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