Cette gifle je l'ai prise en pleine face, et clac d'un coup l'adolescence qui remonte. Autant j'aime lire des livres qui n'ont rien à voir avec ma vie et mon histoire, autant quand c'est fait avec autant d'acuité et de talent, je ne peux que m'incliner.
Jonas, c'est moi. Ses délires, ses potes, ses jeux de carte et ses doutes, les miens. le cul entre deux chaises, ou même plus, et une résignation qui transpire l'espoir. La boxe, un sport que j'ai un peu pratiqué, aimé puis plus compris, comme lui. Et ça, je ne l'avais honnêtement jamais ressenti avec un livre.
Ce que fait
David Lopez dans
Fief, c'est prodigieux. Tout y est juste, et certaines scènes me resteront longtemps gravées dans la mémoire. J'aime aussi ses feintes, des choses qu'on craint ou qu'on attend pour les personnages, et qui arrivent ou pas, comme dans la vie.
Alors non, pas de métaphysique ici, mais une puissance rare et très prometteuse, la trempe qui manque à beaucoup de romans, et une langue du contemporain, qui parle d'eux, de toi, de moi. Putain les gars, vous allez me manquer !
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