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Critique de Bartzella


Il y avait un moment que je n'avais dévoré un roman en si peu de temps ! Excellent polar qui nous tient constamment sur des charbons ardents.

Ça commence fort avec une intrigue d'enlèvements d'enfants. Pour l'instant, rien qui ne sorte de l'ordinaire sauf que tout prendra une tournure pour le moins inattendue.

L'histoire nous présente deux inspecteurs qui n'ont encore jamais travaillé ensemble (ils ne se connaissent que de vue) mais qui, en 2013, deviendront partenaires sur la même affaire. Stan et Sarah n'ont pas le même âge, ils sont tous deux un peu démolis par la vie mais passionnés par leur boulot, bien que Sarah n'ait pas du tout envie de travailler sur les cas d'enlèvements. Nos deux protagonistes sont loin d'être des super-héros; ils ont leur part de ténèbres et on les aime pour qui ils sont. Imparfaits mais tenaces. Solides. Compétents. Bien qu'on les découvre un peu séparément plutôt qu'en tandem, tous deux sont sympathiques au lecteur. On a vite confiance en eux.

Le roman alterne entre deux époques, 1998 et 2013, imbriquant dans le présent quelques tranches du passé (en italiques), le tout s'enchaînant de façon logique et organisée.

Non seulement j'avais envie d'une bonne enquête, j'avais également envie de quelque chose de purement américain. Mission accomplie ! le moins que l'on puisse dire est que tout, dans ce roman, sent américain : les personnages, leur mode de vie, leurs valeurs, le décor, la pluie qui tombe, incessante, les chiens errants, les rues fissurées, les baraques défoncées aux terrains remplis d'herbes folles, la décrépitude de Détroit dans son ensemble, laquelle se répercute sur le moral de ses habitants. Sans jamais y avoir mis les pieds, nous avons impression de la voir, de la toucher, de la ressentir. On dirait que l'auteur l'a dans la peau, cette ville, tellement il la décrit de façon vivante. Entre un passé fier et foisonnant jusqu'à sa lente agonie, l'auteur réussit à nous communiquer un vécu, dresser un portrait, une image de Détroit. Une cité pâlotte et violente, qui a un jour brillé de mille feux mais se trouve dorénavant réduite à un clignotement faiblissant, tel un coeur cesserait lentement de battre. C'est comme si nous y étions réellement. L'atmosphère mystérieuse qui plane nous tient en haleine, toujours.

En plus, on se fait une idée vers où toute cette histoire nous dirige, pour s'apercevoir qu'on se trompe complètement. J'ai aimé être déroutée. J'ai aussi eu froid dans le dos, car le Géant de brume reste un personnage des plus crédibles. C'est le Marchand de sable de mon enfance, le croque-mitaine des histoires que ma mère me racontait pour que j'aille me coucher le soir (chez nous on l'appelle le Bonhomme Sept Heures). C'est un peu de notre passé qui se trouve entre ces pages. Une vieille légende qui rappelle quelque chose à chacun de nous, qui se frotte à nos peurs les plus profondes.

J'ai dévoré « Les chiens de Détroit » en moins de 24 heures. Mon premier Jérôme Loubry peut-être, mais certainement pas le dernier ! Vraiment une belle surprise cette année qui me faisait envie depuis plusieurs mois. N'hésitez pas si vous ne l'avez pas encore lu.
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