Les refuges

" Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent?
C'est le père avec son enfant" ...

Le poème de Goethe , " Le roi des aulnes", sert de fil conducteur à ce thriller formidable. J'avais été enthousiasmée par " Le douzième chapitre", mais celui-ci, vraiment, c'est du grand art!

D'ailleurs, ce n'est pas un thriller au sens courant du terme. Certes, il provoque angoisse et malaise chez le lecteur, il y a une part policière, mais il va bien au-delà de cela...

Les refuges...ceux que l'on se crée pour échapper à une réalité trop douloureuse, horrible. Dans refuge, il y a le " fugio" latin, je fuis...

Impossible de raconter quoi que ce soit de ce livre, ce serait nuire grandement au plaisir des futurs lecteurs!

Juste quelques balises: un prénom, Sandrine, celui d'une jeune femme perdue, une île mystérieuse, des chats, des enfants qui se noient, la brume des mots, de leur impact sur la conscience. Les mots trompeurs, les mots-symboles. Et la souffrance, dévastatrice.

J'ai été impressionnée par le style, imagé, personnifiant souvent la nature et la rendant vivante, oppressante. Subjuguée aussi par la construction du récit, jusqu'à la révélation finale, étourdissante.

Je n'ai qu' un mot pour l'auteur: bravo! Et qu'une recommandation à faire : procurez-vous vite ce roman original et si prenant !