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Critique de tynn


J 'en ai aussi fini avec Eddy Bellegueule...Ouf!

Ce livre qui a fait le buzz à sa parution me laisse partagée entre gêne diffuse et étonnement admiratif. Cette autofiction affirmée et assumée est à la fois fascinante à lire et malsaine par ce coté voyeur imposé au lecteur.
J'ai toujours un peu de mal avec les livres "règlements de comptes familiaux". Ils me placent dans un statut ambigü, entre attirance et répulsion.

Et ici, on oublie poésie et élégance!
Le récit du parcours familial et scolaire d'un jeune homosexuel dans un village de Picardie montre une société inculte, raciste et violente, gangrénée par le chômage et l'alcoolisme, par une pauvreté matérielle et intellectuelle. La "beaufitude" décrite dans ses moindres recoins: agressivité familiale, indigence de langage, attitudes inconvenantes, brutalité sexuelle, brimades scolaires.
C'est une oeuvre romanesque revendiquée comme telle, qui se veut dénoncer une réalité sociale de prolétariat, quitte à en accentuer le trait.

Edouard Louis se roule dans le "trash" avec une certaine complaisance et, toute pudibonderie mise à part, j'ai un peu saturé. Mais je salue néanmoins un premier livre spontané, sans concession, brutal et impudique, rageur et provocateur, toutes qualités d'une oeuvre de jeunesse. Etre capable de mettre en mots ce qui sort des tripes augure du potentiel de l'écrivain que j'espère recroiser dans le futur.
Et un coup de chapeau pour une réussite personnelle méritante.

Une chose me titille quand même: comment peut-on, à l'adolescence, avoir conscience de son milieu social sans jamais en être sorti, et sans en avoir de point de comparaison. Tout ce roman s'apparenterait alors à un canular?

Ce brulot est donc un beau coup de poing et sans doute un beau coup d'édition.
J'imagine aisément la réaction étranglée de la famille concernée!

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