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Critique de boudicca


Après un premier tome hilarant posant les bases d'un tout nouveau sous-genre de la fantasy (la « rurale fantasy fromagère », si si !), Lupano et Relom reviennent enfin avec un tout nouvel album des aventures du Traquemage. On retrouve donc Pistolin, producteur du renommé fromage Pécadou, toujours en quête des Mages qui ont décimé son troupeau de cornebiques Seulement pour en venir à bout, il lui faut à tout prix mettre la main sur Duranbar, l'épée légendaire du tout aussi célèbre Traquemage. Problème : l'épée en question se trouve sous la garde des sirènes, au fond d'un lagon. Voici donc notre paysan momentanément reconverti en héros en route pour Saint-Azur en Lagune, cité côtière sur laquelle règne le mage Kobéron. Enfin, « cité », c'est vite dit ! Car à force de déverser dans le lagon des tonnes et des tonnes de fiente d'aigles géants et de décimer les sirènes locales, le lieu s'est peu à peu transformé en un bouge infâme réputé seulement pour ses vers de vase et sa bière immonde (la Vasebourg, évidemment). Voilà qui s'annonce bien pour notre Pistolin ! D'autant que ce dernier se voit affubler d'un nouveau compagnon qui vient se joindre aux déjà cocasses Myrtille (une cornebique salement défigurée par magie) et Pompette (une fée toujours bourrée) : Merdin l'Enchianteur ! Oui, oui, vous avez bien lu, un enchianteur, soit quelqu'un qui, suite à une malédiction, à la fâcheuse tendance à attirer des ennuis (à faire chier, quoi) tout ceux qui croisent son chemin. Avouez qu'il fallait la trouver celle-là !

Toute la saveur de ce second tome vient des trésors d'humour déployés par Wilfrid Lupano qui, comme à son habitude, n'hésite pas à agrémenter son scénario de remarques bien senties sur les travers de notre société et surtout de notre système politique actuel. Notre ami Pistolin sera ainsi confronté à différents moments de sa quête aux problèmes causés par la surpêche (c'est officiel, les sirènes sont désormais une espèce en voie de disparition !) ou encore à la détérioration d'un site naturel à cause de la pollution qui a favorisé la prolifération d'algues nocives partout sur la côte. L'auteur y va également de ses critiques à l'égard de la grande distribution et des marges colossales qu'elle se fait sur le dos des petits producteurs, ainsi que de la multiplication des intermédiaires qui, là encore, ne favorise pas les agriculteurs. Les dialogues sont truculents et l'humour de Lupano fait toujours mouche. Les graphismes de Relom sont tout à fait dans le même esprit et s'accordent avec le ton décalé du récit. Les airs dépités que Myrtille adresse à son propriétaire sont à mourir de rire, de même que les têtes d'ahuris de Pistolin et Merdin aux misères desquels on ne peut s'empêcher de compatir. La farce sait d'ailleurs se faire également cruelle et réserve à certains personnages des sorts peu enviables. C'est notamment le cas de la pauvre Merluche, ou encore des étonnantes pensionnaires de « La morue qui chante » dont la nature risque fort de vous surprendre. le pauvre Pistolin en est pour sa part encore tout retourné !

Pari réussi pour Lupano et Relom qui signent un second tome à la hauteur du premier en faisant la part belle à l'humour et la magie. de la fantasy campagnarde qui sent bon le terroir et promet de bons moments de rigolade.
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