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Critique de bina


Ce troisième opus continue de nous ouvrir les yeux sur le fonctionnement politique et économique de la Chine, et cette fois plus que précédemment, l'auteur prend position.
La chronique de ce mois-ci porte sur le combat des chefs au sein de la direction du PCC. Mais la question se pose des réformes politiques de ce pays. Et aussi de ce qu'on entend par le mot ‘'Réforme''. L'auteur nous a bien fait comprendre dans sa chronique de janvier que la Chine cherche à faire passer certains messages auprès des médias occidentaux, qu'elle a une ligne de conduite, un discours officiel, qui ne laisse pas forcément transpirer ce qui se passe réellement. C'est toujours le cas au sujet des réformes à entreprendre. Pour les occidentaux, réformer, c'est changer. Pour les dirigeants chinois, c'est plutôt comment le PCC peut-il conserver le pouvoir sur l'Etat et la société, donc, comment limiter les conflits internes, les guerres de chefs qui pourraient miner la direction du parti.
Ici, l'auteur se positionne clairement : ‘'Nous, les Européens, nous n'avons toujours pas digéré…'', ou encore ‘'Ils (les dirigeants chinois) savent que nous sommes en embuscade (…) pour allumer le feu de la démocratie et du multipartisme ‘'. La Chine est placée sous haute surveillance, mais les signaux qu'elle envoie peuvent être une couverture pour camoufler sa politique réelle.
Yves Ma précise qu'il est réducteur de vouloir diviser la vie politique à deux tendances : les libéraux réformateurs et les conservateurs. L'opposition se joue plutôt entre ceux qui ont le pouvoir, et ceux qui le veulent, ce qui donne le sentiment d'une vie politique bipolaire.
L'auteur nous éclaire sur deux autres points
D'une part le fonctionnement du parlement chinois. Celui-ci se divise en deux chambres, la haute et la basse. Jusque là, rien d'anormal apparemment. Mais si la chambre basse (Assemblée Nationale Populaire) fonctionne comme une chambre de députés normale, il n'en est pas de même pour la chambre haute, qui tient davantage d'une assemblée d'obligés du parti venus faire leurs courbettes, elle n'a pas de vraie fonction politique.
D'autre part, nous comprenons maintenant comment fonctionne le milieu économique chinois. D'un côté, les grands patrons d'entreprises d'Etat chinoises, nommés et révoqués par le Département d'Organisation du PCC. Ces capitalistes à la chinoise fonctionnent comme une aristocratie, gagnant beaucoup individuellement, mais rapportant peu au pays. de l'autre, les entrepreneurs indépendants qui font tourner l'économie du pays. C'est sur eux qu'il faut compter pour ouvrir l'économie de la Chine.
Enfin, on apprend (mais ce n'est pas vraiment une surprise) que le PCC est équipé d'une commission disciplinaire qui surveille et sanctionne, après délation, tout comportement ou idéologie suspects. C'est un formidable outil politique pour contrer ou faire tomber les individus aux dents longues, qui pourraient faire de l'ombre aux dirigeants en place.
En résumé, nous continuons de nous informer sur l'actualité chinoise, à travers une écriture facile, une plume qui manie à merveille l'esprit critique. Même si nous ne sommes pas familiers des noms des dirigeants chinois, les illustrations de cette politique nous permettent de saisir le fonctionnement général du pays.

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