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Critique de florencem


Un palais d'épines et de roses est pour moi une saga « montagnes russes ». Un premier tome qui m'avait laissé très dubitative, puis les trois suivants où j'ai été transportée, et enfin Un palais de flammes et d'argent où j'ai eu l'impression de voir un soufflet s'effondrer. Et quand il s'agit d'un pavé de plus de 700 pages, ça fait mal… très mal…

Globalement, j'ai tout de même passé un bon moment. Je pense que le fait que la romance entre Nesta et Cassian étant l'un des éléments principaux y a beaucoup fait. J'adore Cassian et cela depuis le départ, et je ne pouvais que lui souhaitait de trouver chaussure à son pied, surtout avec le « triangle » amoureux très bancal entre lui, Mort et Azriel. de quoi donner un nouveau souffle à la dynamique du trio et surtout une paix sentimentale qu'ils attendent depuis très longtemps.

Il y a aussi le côté « fan-service ». Je ne vais pas le cacher, comme j'adore nos héros voir prolonger l'aventure me plaisait beaucoup. D'autant plus si comme moi vous lisez Crescent City. Mais avec un peu de recul, je me dis que si je n'avais pas aimé Rhys, Feyre, Az, Cassain, Mor, Amren, Nesta et Elain… je n'aurais pas été aussi patiente avec ce tome. 700 pages qui traitent de la guérison de Nesta… C'est beaucoup trop long. Et je vais être méchante… désolée si ça en chagrine certain mais franchement… je me demande à quoi penser Sarah J. Maas en écrivant Un palais de flammes et d'argent.

La saga n'est pas un essai ou un livre thérapeutique et pourtant c'est ce que j'ai cru avoir sous les yeux pendant toute ma lecture. le côté fantaisie, la guerre, la romance même sont étouffés par Nesta. Entendez-moi bien, j'aime le personnage, elle est très intéressante, mais le problème c'est que j'ai eu l'impression que l'auteur voulait plus ou moins en faire un personnage antipathique ou du moins une anti-héroïne très obscure et qu'elle n'a pas su aller au bout de son idée. Je n'ai pas compris Nesta, ou du moins la psychologie que son auteur a mis en place. Passer d'une héroïne tourmentée et en colère à une guimauve, c'est juste non. Il y a une différence entre guérison et lobotomie. Je suis heureuse pour la jeune femme qu'elle ait su surmonter ses démons, mais de là à changer son caractère, c'est violent.

Mais cette incompréhension est en même temps au centre de tout. Car je n'ai pas compris Nesta. Je le répète. Nous sommes face à une jeune femme qui a l'esprit d'une louve en colère, tourmentée par des parents qui n'ont pas été à la hauteur, qui culpabilise d'avoir laissé sa petite soeur les maintenir en vie, en colère face à Hybern qui lui a volé sa vie, terrifiée face à son pouvoir de mort… Un personnage complexe qui a beaucoup de choses à résoudre et dont la romance aurait pu être épique et pas une histoire de coucheries, mais non. Nous voilà face à une enfant de cinq ans qui ne sait que mordre. Parce que les enfants sont violents quand ils ne peuvent pas mettre les mots sur ce qui les tourmentent. Or, Nesta sait ce qui la ronge. Elle nous le dit très rapidement. Mais elle mord les mains qui se tendent vers elle, et ensuite elle se défoule sur ces personnes. Je ne nie pas la souffrance qu'elle ressent. Elle en a bavé, mais comme toutes les personnes autour d'elle. Alors son égocentrisme, sa soif de destruction, son manque de considération de l'autre… Non… Et le processus est long, trop long… pour en arriver à une sororité dégoulinante à souhait qui était trop. Vraiment trop. C'est mignon, oui, et franchement, voir ces femmes reprendre leur vie en main et trouver un but, c'était génial. Vous savez aussi que je suis du genre bisounours… mais il y a des limites pour que le tout soit crédible. Et ce qui est malheureux, c'est que j'ai vu tous ces personnages que j'adore perdre de leurs éclats, s'affadir.

Alors que j'avais dévoré les tomes 2, 3 et 3.5, ici, j'ai eu du mal à vraiment m'immerger. Les non-dits, le manque de développement du pouvoir de Nesta, la guerre qui rôde mais qui finit par être plié en deux deux (plus ou moins), cette impression de tourner en rond… Ce n'était pas entraînant et nous étions loin du niveau des tomes précédents. le processus de guérison de Nesta était intéressant, mais ne méritait pas 700 pages, pas dans cet univers. Je ne nie pas que l'auteur a très bien su gérer les différentes étapes de cette « dépression » entre colère et acceptation, mais c'était étouffant.

Je poursuivrais, je ne me vois pas arrêter cette saga après cette déception, car il y a encore beaucoup de choses à développer et je pense notamment à Elain, Lucien, Az et Mor qui n'ont pas encore eu leur « happy-end », sans compter la guerre et le fait que le monde de nos héros est encore très instable. J'ai passé de bons moments avec Un palais de flammes et d'argent mais ils n'ont pas été suffisants. Il y a de très bonnes choses, là encore, je ne le nie pas. Je pense aux Walkyries, au pavillon dont j'ai adoré la relation avec Nesta, à cette prise de position très féminine, à ce désir de guérison… mais la gestion de l'ensemble était maladroite. Je croise maintenant les doigts pour que la suite sache me convaincre davantage.
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