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Critique de florigny


Lew Archer est réveillé en fanfare par un inconnu au comportement incohérent, échappé d'un hôpital psychiatrique. D'une manière décousue, l'homme - Carl Hallman - demande son aide à Lew car il se dit victime d'un internement abusif à l'initiative de son frère Jerry, après la mort de leur mère suicidée puis de leur père noyé dans sa baignoire, et s'inquiète « follement » pour sa jeune épouse Mildred, restée seule durant son absence forcée.



Toujours prompt à voler au secours des faibles et des opprimés, surtout s'il s'agit d'une jolie jeune femme, Lew se rend à Purissima, dans le ranch de la famille Hallman. de son vivant, le père, Jeremiah, était un personnage important à l'échelle du comté, baron de la politique, sénateur. Toute sa vie il a amassé de l'argent sans se préoccuper du coût humain de sa fortune et sans parvenir à transmettre les gènes de la réussite à ses deux fils, qui aidés par leurs épouses, un shérif corrompu et un médecin complaisant, attendent impatiemment le considérable héritage dans leur habitation au luxe clinquant, style californien hispano-provincial, époque pré-atomique.


Dans Les oiseaux de malheur, paru pour la première fois en 1958, Ross MacDonald étudie au microscope électronique une famille rongée par la cupidité, la haine, l'orgueil, sur laquelle plane la peur d'une folie héréditaire. La famille Hallman en cours d'effondrement, arrivée à un stade où le présent incertain se débat pour l'emporter sur le passé opiniâtre, a-t-elle choisi Carl, le plus faible de ses membres comme bouc émissaire, pour expier les crimes et appétits carnassiers endogames du groupe ? A-t-elle décidé de le punir pour exorciser ses propres désordres et déviances ? Carl, émotionnellement fragile, est-il coupable des meurtres dont on l'accuse ? En tout cas, de la culpabilité, matière première alimentant le niveau de vie des psychiatres, il en a à revendre.


Les oiseaux de malheur est un beau roman mélancolique qui décrypte la fonction destructrice de certaines familles, et analyse la culpabilité ; il décrit avec humanité la détresse des personnes souffrantes. Dans cet épisode, Lew Archer fait également le bilan de sa vie, évoque sa jeunesse et ses erreurs, son ex-femme Sue. Comme ses personnages, il apparaît instable, remet en cause ses convictions, exprime quelques regrets. J'espère que son petit coup de mou au moral n'est que passager.
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