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Critique de Yaena


Évidemment, cette critique est délicate à écrire compte tenu du thème abordé : la fin de vie d'un enfant en bas âge gravement malade, ce qui soulève la question de l'acharnement thérapeutique. Où s'arrêtent les soins, où commencent l'acharnement ? Un sujet délicat, principalement du point de vue émotionnel mais aussi, juridique, médical, éthique... et surtout un sujet qui fait polémique avec d'ardents défenseurs dans les deux camps. Chacun a son point de vue sur la question et une opinion souvent bien tranchée, mais ne nous leurrons pas, ces certitudes peuvent complètement flancher une fois qu'on se retrouve face à ce dilemme.
Ce roman ( puisque l'histoire est inventée même si l'auteur s'est inspirée de son vécu) se compose de deux parties : avant le choix et après le choix.
Nous vivons le quotidien de Pip et Max qui tentent de jongler entre la maison, le travail et l'hôpital tout en gardant la tête hors de l'eau. Leur vie se résume à un numéro d'équilibriste : continuer à gagner de l'argent donc à travailler mais sans oublier de passer du temps à l'hôpital, ne pas céder au désespoir mais pas non plus à l'espoir, ne pas abandonner mais ne pas non plus se bercer d'illusion, ne pas devenir une infirmière mais quand même faire les soins si on veut s'occuper de son enfant… un seul écart et il faudra remonter la pente pour retrouver le point d'équilibre. Une dépense d'énergie qu'un parent qui a un enfant en réa se doit d'éviter. Ce n'est pas un sprint c'est un marathon et le pire c'est qu'on ne peut même pas espérer qu'il se termine de peur que l'issue ne soit fatale. Des vies en suspend jusqu'à ce que l'équilibre se rompe et qu'il fasse faire un choix : poursuivre les soins ou laisser leur fils partir. Pour l'un la question se pose en ces termes : continuer à se battre ou abandonner, pour l'autre : libérer son fils ou prolonger sa souffrance ? Deux points de vue qui s'affrontent deux parents persuadés de faire ce qu'il y a de mieux pour leur enfant. Ce qui est inadmissible et indécent c'est quand l'opinion publique s'en mêle et que tous ces gens bien pensants persuadés de détenir La Vérité prennent position et crachent leur haine sur le parent qui a une autre opinion. de quel droit ? C'est tellement facile de juger quand on est pas émotionnellement impliqué. Réfugié derrière un écran confortablement installé il faut avoir une haute estime de soi pour penser savoir mieux que ceux qui vivent l'enfer depuis des mois. On ne devrait pas pouvoir jeter sur la place publique ce qui est du domaine de l'intime. Quand s'ajoute à cela un patron qui ne pense qu'à son chiffre d'affaire et n'a que faire des états d'âme de son employé on se dit qu'il faut avoir un sacré tempérament pour ne pas devenir fou et se mettre à hurler.

La seconde partie du livre tente de mettre en scène la vie de Pip et Max après que la décision ait été prise et l'auteur va explorer les 2 choix et l'impact que cela aura eu sur leur vie et sur leur couple. Personnellement je n'ai pas du tout aimé l'idée. Je comprend le raisonnement mais je n'adhère pas. Quand on prend ce genre de décision il n'y a pas de seconde chance une fois qu'elle est prise il n'y a pas de retour arrière possible et jamais on ne saura ce qui se serait passé si on avait tourné à gauche au lieu d'aller à droite. Et surtout inutile de l'imaginer sous peine de sombrer dans le désespoir ou la folie.

Cette lecture est certes touchante mais elle restera pour moi en demi teinte. Bizarrement je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage de Dylan, peut être parce que nous avons très peu d'éléments sur le petit garçon qu'il était avant sa maladie, simplement des bribes. Je ne suis pas non plus convaincue par les relations entre Max et Pip à partir du moment où ils sont en désaccord, cela me paraît bien trop « pacifique » compte tenu de l'enjeu. Dans cette deuxième partie j'ai d'ailleurs ressenti quelques longueurs. Par ailleurs j'ai parfois était agacée par quelques couacs grammaticaux et de conjugaison qui n'ont pas non plus gâché ma lecture.
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