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Critique de LivresBouddhistesZuiHo


UN TRÈS GRAND LIVRE DE NISARGADATTA MAHARAJ !

« Dans l'état absolu, je ne sais même pas qui je suis. »



« Vous pensez que vous êtes une personne, donc vous pensez que Maharaj est une personne; Vous pensez que vous êtes une entité ou une divinité, et donc vous pensez que Maharaj est une entité ou une divinité. Maharaj n'est ni une personne, ni une entité, ni une divinité. Maharaj est la Conscience Cosmique ! » Une Conscience Cosmique, donc omnisciente et infinie, que lui seul était ! Mais une Conscience Cosmique… incarnée ! Pourquoi le Maha Samâdhi ne l'a pas emporter plus tôt, aussitôt réalisé ?
Le chargé de l'Introduction Stephen H. Wolinsky le paraphrase immédiatement : « Vous pensez que je suis une personne et que vous êtes une personne, et que nous sommes en train de parler. En fait, il n'y a que la conscience. »
Ce dernier ajoute : « Je rappelle encore que le style d'enseignement de Maharaj était intransigeant, implacable, persistant et tenace. Il restait concentré sur un sujet, ne s'égarait jamais, insistant encore et toujours sur le fait que tout ce qui était perceptible et concevable dépendait de la croyance que Vous êtes ou Je suis. Finalement, quand le Je suis se dissous naturellement, comme disait Maharaj, « vous n'êtes pas ». de cette manière, on avait l'impression d'obtenir des réponses, mais qui répondait aux questions ? »
Nisargadatta Maharaj quant à lui disait : « Cette foi dans le « je suis », sur quoi repose-t-elle… cette foi et cette croyance que vous êtes, sur quoi reposent-elles ? »
« Afin de découvrir qui vous êtes, vous devez d'abord découvrir qui vous n'êtes pas. »

Permettez-moi d'abord de vous partager de suite mes questions soudaines, car la moutarde me monte au nez :
« Être rien, c'est être tout » : être, c'est déjà exister dans l'espace et le temps. Être, c'est soi qui naît, vit et meurt. Réussir à faire de son être « rien », ce serait théoriquement « être tout ». En s'effaçant volontairement ainsi (mais de quoi s'efface-t-on ?), ne laisse-t-on pas plutôt la place au Tout ? pourquoi en ne devenant « rien » – donc, une mort, une disparition, une annihilation, un retrait, une mort ontologique sinon physique : on devient alors quoi ? une pierre, une plante, un zombie ? – serait-on « le Tout » qui n'est pas notre être ? Pourquoi et comment ce transfert et cette transformation ?
Car c'est comme si le corps restait là, le mental perturbateur s'étant « envolé », effacé, dissipé, et que « Cela » prend alors la place offerte et qu'alors, le soi, l'être, se fond au Soi – le Rien – qui vient à sa rencontre.

Mais le corps continue de vivre. Et qu'est-ce qui le fait vivre sinon un reste de conscience ? On parle beaucoup de Conscience et de libération de la Conscience, mais si la conscience disparaît totalement, comment le corps vit-il, et où est- « on » ? Dans le Tout ? le Tout – Cela – habite-t-il notre corps, ou le corps auto-guidé ne fait-il que se balader dans l'espace-temps infini du Tout, jusqu'à sa mort physique ? Peut-on ainsi vivre mécaniquement, dirigé par une conscience réduite et résiduelle tandis que la « haute » Conscience miscible dans le Soi, plane à 15000 ?
Et avec qui ou quoi échange-t-on lors d'un satsang avec le dénommé Nisargadatta Maharaj ? Est-il présent ? Qu'est-ce ou qui est présent ? Nisargadatta ? Une plante ? le Soi incarné ? le Soi diffus et partout présent, ici et maintenant, dans l'espace-temps infini ? Qui, ou quoi, fait, et est illusion ? Qui s'illusionne ? Quelle est cette illusion dont on doit se débarrasser ?
Toutes ces personnes « éveillées », illuminées, fondues dans le Soi, en extase, emphase ou enstase… qu'est-ce qui retient leur corps dans l'espace-temps durant une période déterminée on ne sait comment, sitôt qu'ils ont « réalisé » ?

« le premier et le plus grand malentendu, c'est l'idée que l'individu peut se libérer, peut devenir libre… seule la conscience peut se libérer de l'individu et non l'individu se libérer de lui-même. » Daniel Morin.

Plus je lis de livres au sujet de l'Advaïta-Vedânta, plus je ressens une imposture intellectuelle et ontologique acceptée implicitement parles occidentaux, comme si l'arbre cachait la forêt. Je lirais attentivement « L'Illumination, le chemin dans la jungle » de Dennis Waite et je vous en parlerais. En attendant, relisez sa monumentale étude intransigeante : Dennis WAITEL'Advaïta Vedanta : théorie et pratique
Mais le préfacier Nitin Ram répond en partie à mes questions : « Être rien, c'est être tout. On pourrait demander : comment est-ce possible ? Tout le monde perd son temps à rechercher « quelque chose », n'est-ce pas ? Pourquoi ? Probablement parce que chacun croit être « quelqu'un. » Mais il ne s'agit jamais de quelqu'un qui trouve quelque chose. En fait, la croyance et la conviction que l'on est un corps sont un obstacle principal à la réalisation de qui l'on est en réalité. Ce moment même est prêt à Tout livrer, quand vous êtes prêts à accepter Rien ! » Quelle torture intellectuelle n'est-ce pas ? C'est justement de cet intellect qu'il faut se débarrasser. Mais pas à la manière de la multitudes des éveillés qui se raccrochent au « Néo »-Advaïta-vedânta.

Enfin, pourquoi donc lire cet énième livre de Nirsargadatta Maharaj ?
Pour les propos suivants. Gravez-les dans le marbre pur s'il-vous-plaît. Ils reviennent à Stephen H. Wolinsky : « Par ailleurs, ayant séjourné avec beaucoup de gurus dans le passé, j'avais une perception erronée. Je croyais à tort que si l'on était « éveillé », on pouvait en quelque sorte « enseigner », communiquer et transmettre les enseignements. J'en suis venu à comprendre que cela n'était pas vrai. J'ai reconnu qu'il n'y avait aucune corrélation entre la « réalisation » et la capacité à enseigner. Et le plus extraordinaire et libérateur, c'est que Maharaj avait à la fois la capacité d'enseigner et la « réalisation », ce qui était très rare, comme j'ai pu rapidement constater. »
Que réalisait Nisargadatta pour qu'il ait cette autorité orthodoxe à enseigner ? Nitin Ram en conclut ainsi dans sa Préface : « CELA, l'état éternel où rien ne manque et où plus rien n'est nécessaire. Ni l'expérience de l'étude, ni l'étude de l'expérience, ne peut révéler CELA; CELA est en amont et au-delà de ces deux choses. La lumière divine, qui efface définitivement la distance théorique et obscure entre vous et votre Soi réel, est Sadguru. Or, rien ne peut concurrencer la Grâce du Sadguru. »

Nisargadatta Maharaj enfonce le clou : « Je voudrais faire éclater tous vos concepts et vous mettre dans l'état sans concepts. »
Et moi je vous dis que depuis la Nuit des Temps, depuis le Commencement, il n'y a pas eu 5 Réalisés-vivant, et que les autres « éveillés » ne le sont pas autant qu'il le croit ou pense !

« Il n'y a pas de naissance
Il n'y a pas de mort
Il n'y a pas de personne
Tout cela est un concept
Tout cela est une illusion ! »

Pranams !
Nisargadatta Maharaj Ki Jai !
Jai Guru !

Je vous souhaite une excellente lecture de cet indispensable livre, qui bénéficie d'une fabuleuse traduction de Karina Barucha ! Creusez-vous la tête ! Et qu'en sorte la Divine Lumière !

ZUIHÔ
Lien : https://livresbouddhistes.co..
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