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Critique de oceaneclaer


J'ai retrouvé ce livre en rangeant ma bibliothèque. J'y lis en page de garde : relu en 96. Diantre, c'est la troisième fois que je lirai ce livre.
Pourquoi Ella Maillart ? Parce que c'est une femme, que les femmes voyageuses ne sont pas légion (voir le livre récemment lu de Lucie Azéma) qu'elle est bourrée de culture ( c'est une journaliste) qu'elle est pleine de talents sportifs : ski, voile, équitation… et que malgré tout ça, elle reste modeste, enfin, elle est tout ce que je ne suis pas. Par-dessus tout, cette une femme libre, qui l'est toujours restée. Ah ! j'oubliais, elle est aussi polyglotte.
Et pourquoi, ce livre-là en particulier ? (j'ai lu aussi les autres). Parce que je suis fascinée par la Route de la Soie depuis toujours. ( Je dois avoir des ancêtres de là-bas.) Parce que j'ai mis mon nez jusqu'à Kashgar en 2008, et que j'ai voulu voir comment c'était en 35. Enfin, parce que, maintenant on parle des Ouïgours.
Moi aussi, j'ai lu et relu (et relirait encore) Bouddhas et Rôdeurs avec ces explorateurs, Sven Hedin ou Paul Peillot qui m'avaient fascinée, alors penser qu'elle a rencontré en chair et en os le Suédois est émouvant. Elle a d'ailleurs rencontré au cours de ces nombreux voyages plein de beau monde que l'on retrouve au musée Guimet.
Alors, ce voyage-là ?
Il débute en 1935 et dure 8 mois. Evidemment, le contexte géopolitique a beaucoup changé. Elle fait plein de digressions historiques, parfois on s'y perd un peu, mais au moins on peut apprendre. Les frontières en Asie (comme celles de l'Europe aussi, bien sûr) sont bien différentes maintenant et quand au terme de son voyage, elle arrive à Srinagar en Inde, le Pakistan n'est pas créé.
C'est une drôle de jeune femme. Elle partage le voyage, contrainte et forcée par la situation historique avec Peter Fleming, un Britannique pur jus, flegmatique et malin, qui deviendra d'ailleurs une célébrité dans son pays pendant la seconde guerre mondiale. Avec beaucoup d'humour, elle remarque que bien qu'elle ait organisé l'expédition elle-même, c'est à Fleming que l'on s'adresse !
Ce qui me plait chez elle, c'est à la foi cette grande culture historique, ethnographique, géopolitique et cette étonnante simplicité qui heureusement aère le récit. Elle raconte avec humour ces mésaventures ou les petits travers de Fleming qui nous font sourire.
Et surtout elle nous balade à dos de cheval, de mule, d'âne, de chameau dans ces déserts inhospitaliers, nous fait manger des nouilles à la semelle ou boire du thé salé au beurre, on compte nos poux tous les soirs, et tout ça sans bouger de notre fauteuil. Je suis malgré tout surprise (un petit bémol) par le traitement fait aux animaux qui peuvent sous la selle être écorchés vifs ou tout simplement abandonnés. On a changé d'époque. Elle se rattrape en soignant les autochtones avec les médicaments qu'elle transporte (il faut dire que les bagages, conséquents, sont portés par la caravane)
Voilà en tous cas un livre qui nous aère la tête tout en la nourrissant.
« Est-ce que je ne fais que dresser des difficultés devant moi pour avoir le plaisir de les surmonter ? »
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