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Critique de malo87


Sanctuaire débute sur une note violente et sanglante. On a l'impression de rentrer dans un univers à la fois profond, froid et sauvage. A la limite, on pourrait se dire qu'il s'agit là de dark fantasy… Mais cela ne dure pas. le personnage sans doute le plus intéressant et à la plus grande profondeur, le Déchu Memmon, est relégué au second plan et l'intrigue se focalise sur l'histoire de cinq adolescents.

Qu'il est difficile dans un roman « adulte » (et je mets des guillemets, et je le précise même entre parenthèse…) de relater les points de vue d'adolescents ! L'auteur a trop tendance à tomber dans le travers de la facilité et ces jeunes gens manquent tout simplement de profondeur. Enfin là, je parle surtout du personnage adolescent central : la douce et naïve Rowena…

Par ailleurs, j'ai eu l'impression que le déroulement de l'histoire passait complètement au second plan quand on suivait ces personnages. Exemple : ces cinq ruraux sont tous invités à un bal à la cour et la soirée est décrite à chaque chapitre par un personnage différent… franchement, j'ai envie de dire : on s'en fout. Et que dire des clichés grossiers tels que la paysanne simple et douce dont le prince héritier tombe amoureux, de ses trois prétendantes, pestes et arrogantes jusqu'au bout des ongles (enfin surtout une). Et si celles-ci ne vous suffisent pas, un trio de nobles composés d'un leader ridiculement mesquin et arrangant accompagné de ses deux sbires, sont leurs parfaits équivalents masculins...

Arrosez-le tout d'une mièvrerie digne d'un roman à l'eau de rose et vous aurez une idée du contenu de la majorité de ce roman. C'est dommage car le début du roman avait pourtant un gros potentiel.

La suite se révèle de plus en plus décevante au fur et à mesure que les clichés s'amoncellent :
- Les noms des personnages et des lieux notamment, relève davantage d'un conte de fée à la Disney qu'à un livre de fantasy : Asgoroth, le royaume de la nuit ; Elora, le royaume de la terre avec son Altesse Morgaria (oui, Morgaria, cela se passe de commentaire)…
- le fameux sanctuaire qui donne le nom au roman est, en résumé, une école de magie où les « écuyers » sont réparties en plusieurs groupes - chaque professeur étant tuteur d'un groupe – qui ont chacun un dortoir spécifique avec une salle commune… tient, mais ça ne vous rappellerait pas quelque chose ? Quant au lieu même du sanctuaire, une île entourée de brumes et par lesquelles on croit pouvoir distinguer une montagne… il me semble qu'une description similaire était faite d'Avalon dans les Dames du Lac de Marion Zimmer Bradley.
- …

Bref, les mordus de fantasy grinceront des dents durant la lecture et se demanderont dès la 300e page si cela vaut la peine de continuer… Cependant, j'ai pris la décision de ne pas laisser tomber et bien m'en a pris car à partir des 2/3 du livre, Mémmon revient au premier plan et on explore davantage le personnage de Laka, laissant un peu tomber celui, tour à tour agaçant et ennuyeux, de Rowena. Par ailleurs, la chute de l'épilogue m'a donné envie de lire la suite quand elle sortira, en tout cas elle m'a fait hésiter (et j'hésite toujours), moi qui était persuadée de ne pas lire la suite.

La fin rattrape donc un peu les erreurs du livre mais quel dommage pourtant car l'histoire se serait uniquement intéressée à Memmon, on aurait tenu entre les mains, peut-être pas un excellent mais un plutôt bon roman de fantasy, ce qui n'aurait déjà pas été si mal.
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