AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gruz


La sortie de Bird Box en 2014 avait été un choc. Josh Malerman avait réussi avec brio à mettre en mots une idée, certes formidable, mais sacrément casse-gueule.

Par son style, il est parvenu à insuffler avec maestria une peur viscérale, à rendre vivant un texte qui ne montre que des personnages « aveuglés », avec une écriture très sensorielle.

Le film qui en a été tiré n'a pas rendu l'ambiance du livre, mais comment le pouvait-il alors que tout l'effet vient de ce que les protagonistes imaginent, eux qui ne voient rien, toujours avec les yeux fermés ou bandés !

Malgré mes doutes de l'époque, le roman tenait la route du début à la fin, ce qui n'était pas le moindre des exploits. le lecteur était partie prenante du ressenti d'un petit groupe, c'était la grand force du livre.

On pouvait s'attendre à voir apparaître très rapidement une suite, même si ce n'était pas indispensable. Il aura fallu au contraire attendre 6 longues années. Une preuve que l'auteur n'avait pas l'obsession de profiter du filon, mais d'écrire ce deuxième roman quand il se sentirait prêt.

Malorie se déroule principalement 10 ans après les événements qui concluaient Bird Box. Une décennie à l'aveugle pour Malorie et ses deux enfants, loin de tout et toujours les yeux bandés, les entités qui rendent fou étant de plus en plus présentes.

Mais une information de seconde main, improbable, va chambouler cette vie d'ascète, et pousser la petite famille à retourner vers le monde (du moins ce qu'il en reste).

Inutile d'insister sur le fait qu'il est absolument indispensable d'avoir lu Bird Box avant de se pencher sur sa suite.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, peur de lire une suite inutile, excité de retrouver cet univers. Verdict de ma lecture ? Je suis partagé.

La surprise n'est évidemment plus là, ce qui joue beaucoup dans le ressenti de lecture. C'était inévitable.

Cette suite se révèle tout de même prenante, par intermittence. Avec un Josh Malerman un peu sur courant alternatif, capable par moment de reproduire l'ambiance du premier tome, d'autre fois de donner l'impression d'être un peu en roue libre.

Comme l'explique bien l'auteur dans son intéressante postface, cette histoire en deux épisodes se veut avant tout celle de Malorie. Par sa force de caractère, sa volonté à ne jamais rien lâcher même plus de dix ans après les premières apparitions maléfiques, son rigorisme envers les règles qu'elle a elle-même instaurées, elle force le respect.

D'autant plus qu'elle se retrouve maintenant avec deux ados à gérer, qui n'ont jamais connu le monde d'avant, et qui ont de plus en plus de mal à suivre ses « lois ». Ces relations sont le coeur de ce roman, parfaitement bien rendues et fortes en émotions. le gros point fort du livre.

Les trois personnages vont se lancer dans une quête de l'inconnu. Sans savoir où et comment ils vont atteindre leur objectif chimérique. C'est un peu aussi l'impression que donne l'auteur, comme s'il naviguait parfois à vue.

Il y a vraiment quelques excellentes nouvelles idées, qui méritent le détour, mais j'en attendais clairement davantage. Surtout que certaines sont à peine ébauchées alors que d'autres sont vraiment bien exploitées.

Reste un ressenti en demi-teinte, mais dont j'ai envie de garder le positif. Cette histoire terrifiante est avant tout celle de l'espoir.

Parce que ce roman fantastique horrifique n'oublie jamais l'ingrédient essentiel : l'émotion. Et s'avère suffisamment attractif pour un bon moment de lecture, même s'il ne restera pas gravé en mémoire comme Bird Box.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
Commenter  J’apprécie          151



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}