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Critique de Henri-l-oiseleur


Il est un peu déroutant, pour un moderne, d'ouvrir un recueil de Malherbe. On ne comprend plus la notion de poésie de circonstance, on n'a pas été rendu sensible à la rhétorique dans la poésie (Verlaine a bien dit "Prends la rhétorique et tords-lui son cou"), on est habitué à des énoncés fulgurants, mystérieux, traversés de métaphores qui semblent toujours en dire plus qu'elles ne disent. Nous ne pouvons plus lire Malherbe, en somme, sauf si nous le traitons comme on regarde un tableau de l'époque, un portrait de Philippe de Champaigne, un paysage de Poussin, un Rubens à reines grasses débarquant à Marseille au milieu d'amours voltigeant partout. S'il y a une intention démonstrative, une histoire, nous n'y prêtons plus attention, mais nous fondons notre plaisir sur la contemplation et la jouissance des lignes, des couleurs et des formes. De même ici : Malherbe écrit dans un beau et noble langage, il fait de beaux vers, et peu importe si ces beaux vers concernent le voyage de Henri IV en Limousin ou l'éloge de la reine-mère. Le sujet ne nous parle plus, et seul reste le poème. L'essentiel.
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