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Critique de Basilio


La sexualité et sa répression dans les sociétés primitives se veut la réfutation des théories freudiennes de la sexualité. Dans ce but, l'ethnologue Bronislaw Malinowski entreprit entre 1915 et 1918 une enquête dans l'archipel mélanésien des Trobriand. Cette étude sur le terrain est considérée comme l'un des moments fondateurs de l'anthropologie moderne.

Néanmoins quand on s'attaque à une théorie, la moindre des choses serait d'en avoir compris les rudiments. Dans son ouvrage, chaque preuve que Malinowksi croit accumuler contre Freud est au contraire un argument à l'appui de ses théories. Chacune de ses démonstrations prouve l'inverse. A la longue, un tel aveuglement est consternant.

Ainsi, croyant établir l'inexistence du complexe d'Oedipe, Malinowksi fournit les preuves que ses objets dépendent de la structure familiale. S'il découvre ainsi sa variabilité... il confirme du même coup son existence.

Il pense encore réfuter Freud grâce à l'exemple suivant, faisant juste étalage d'une totale méconnaissance des hypothèses qu'il prétend attaquer. Les Trobriandais, qui seraient dans l'ignorance totale des mécanismes de la paternité physiologique, expliqueraient leur fondation par ce mythe : dans une caverne sombre, une goutte d'eau détachée d'une grande stalactite est à l'origine des premiers hommes. Ils restent longtemps dans le noir, se multiplient. Finalement, manquant d'espace et de nourriture, ils décident de trouver la sortie, donnant naissance à ce peuple. Rapportant cette légende – dans lequel toute personne ayant un minimum de bagage psychanalytique voit immédiatement, à travers le symbolisme sexuel proposé par Freud (grotte, stalactite, goutte), l'image d'une fécondation et de l'accouchement et donc la validation implicite des principes de connaissance inconsciente et de refoulement – Malinowski est persuadé qu'il tient un argument fort contre l'inconscient freudien.

Je ne jette jamais un livre, c'est un sacrilège. Cet ouvrage est un des rares que j'ai mis à la poubelle tellement il m'a déçu. J'en avais entendu dire du bien. Je n'y ai trouvé que dogmatisme, manque de conscience professionnelle, étroitesse d'esprit et, il faut le dire, une certaine stupidité.
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