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Critique de nadejda


La première nouvelle, qui porte le nom donné au recueil, débute au sixième niveau d'un parking couvert situé 45, Wall Street pour se poursuivre à Bethlehem, ville de l'état de Pennsylvanie.
C'est Noël à Bethlehem. « Dans le vieux quartier historique on devine la flamme d'une chandelle derrière chaque fenêtre. (…) Bienvenue à « Christmas City » : depuis 1937 c'est le surnom officiel de la ville. Dans deux jours le sauveur renaîtra, ici plus qu'ailleurs » p 24
Oui, mais « en traversant le pont de la Lehigh River on bascule dans un autre monde, le monde où a grandi Fanny surnommée «Minerve », un quartier sinistré où « l'hiver est plus rude et plus long, l'obscurité plus profonde. », où «On se dit qu'un arc-en-ciel n'y mettrait pas les pieds »
Bethlehem, ville industrielle, est redevenue silencieuse après la fermeture des hauts fourneaux de la Bethlehem Steel Corporation où le père de Fanny comme des milliers d'autres, était un « dompteur de dragons », l'un de ses hommes qui ont forgé le fer et l'acier qui a servi à construire les plus grands ponts, les plus hauts gratte-ciel, « les hommes qui ont bâti l'Amérique » et que l'on a jeté quand on n'en a plus eu besoin, des hommes qui s'étaient endettés pour avoir un petit pavillon et se sont retrouvés ruinés.
Voilà ce que raconte à Freddie la veille de Noël, Fanny « la reine borgne, la déesse au cou raide »….

Le titre de la seconde nouvelle  « Ceux qui construisent les bateaux ne les prennent pas » pourrait convenir à la première. Elle s'intitulait lors de sa parution en 2005 « Plage des sablettes, souvenirs d'épaves »
« On n'est pas à Cannes-La Croisette, ici. On n'est pas à Nice-Promenade des Anglais. On n'est pas à Saint-Trop ‘.
On est à La Seyne-sur-Mer. Un passé de ville ouvrière (…)
Un passé, ça oui. Mais quel présent ? Quel avenir ? »

Comme à Bethlehem, les ouvriers se sont retrouvés mis à pied, lors de la fermeture de la société des Forges et chantiers de la Méditerranée « pas loin de quatre mille types à la rue. Sans parler des dommages collatéraux. »
Comme à Bethlehem, où l'on n'entend plus le marteau de l'aciérie qui battait « comme un coeur. Un coeur énorme, monstrueux », ici l'on n'entend plus le « chant de la sirène, qui découpait nos jours, qui marquait notre temps. »
C'est là que va naître et grandir une étroite amitié entre deux enfants qu'a priori tout oppose (leur milieu, leurs goûts, leurs caractère), Ingmar Pehrsson et Paul Sastre. Un drame va se nouer au cours des quelques jours suivant Noël 1978, qui va pousser Ingmar à devenir flic, alors que rien ne l'y prédestinait, pour venger la mémoire de son ami…

J'ai une préférence pour la première nouvelle « Fanny et Freddie » plus aboutie et qui tient en haleine du début à la fin mais l'ensemble des deux mérite d'être découvert. Deux récits très noirs où, à la rage qui les animent, vient se mêler des moments de tendresse et de poésie. Marcus Malte fidèle à lui-même.
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