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Critique de BMR


L'ours qui aimait la polenta.
Hmmm ...
Joli petit coup de cœur pour ce petit polar à déguster cet hiver au coin du feu devant une polenta et un verre de vin chaud parce que cela se passe dans une station de ski du Val d'Aoste.
Décidément l'Italie n'a pas fini de nous surprendre au rayon polars : après les péripéties juridiques de l'avocat des Pouilles de Gianrico Carofiglio, après les saisons napolitaines de Maurizio de Giovanni, après le florentin Marco Vichi, voici donc une nouvelle série d'Antonio Manzini qui démarre la saison d'hiver avec son commissaire Rocco Schiavone : Piste noire.
Le commissaire Rocco (pardon : le sous-préfet Rocco, on ne dit plus commissaire parait-il) est un sacré personnage comme on en rencontre rarement sur nos étagères : imbu de lui-même, méprisant avec ses subordonnés, insolent avec ses chefs, séducteur macho avec les dames, arrogant avec les montagnards de province, odieux, corrompu, violent, et j'en passe.
Pour faire bonne mesure, Rocco ne décolère pas après cette mutation au fin fond du Val d'Aoste, en province donc, lui qui ne jure que par sa capitale romaine (un parisien de la botte quoi !). Une mutation plus ou moins disciplinaire, on ne sait pas trop encore (il faudra attendre les prochains épisodes pour en savoir plus) mais on se doute que Rocco a fait une grosse bêtise à la grande ville.
Bref, le sous-préfet Rocco Schiavone qui a une conception très particulière des contrôles douaniers et utilise des méthodes très personnelles de prélèvement sanguin pour son enquête, est de ceux que l'on préfère ne pas croiser sur son chemin. Mais nul doute que l'on va se précipiter sur le prochain épisode dans notre hâte de retrouver cet affreux et exécrable bonhomme ... tant nous nous y sommes attachés !
Rocco débarque donc au Val d'Aoste en plein hiver avec son loden sur le dos et ses clarks aux pieds : des chaussures de ville bien vite trempées comme des serpillères mais qu'il se refuse à changer pour de disgracieux croquenots de plouc de montagne.
Pour l'accueillir, un beau soir de lune, les dameuses vont découvrir écrabouiller un cadavre sur une piste noire. Bonjour la scène de crime.
Dans ce petit village où tout le monde se connait et se retrouve plus ou moins apparenté, l'enquête plutôt pépère (on s'y intéresse moyennement, attachés que nous sommes aux clarks de Rocco) l'enquête nous change agréablement des trépidations politico-sociales habituelles dont est devenu coutumier le genre polar.
Loin de nos Harry's habituels (Harry Bosch ou Harry Hole), Rocco serait plutôt un fils spirituel de Sherlock Holmes ou d'Hercule Poirot, ce qui nous vaut d'ailleurs un dénouement pas piqué des hannetons dans l'église du village où Rocco déboule le jour même de l'enterrement de la victime, armé de son mandat d'arrêt !
Rocco ne respecte personne, pas plus les curés que les autres !
L'écriture de Manzini est fluide et agréable, le bouquin se lit rapidement et l'on se marre franchement car c'est fortement assaisonné d'un humour féroce et sarcastique.
C'est le premier épisode traduit en français et l'on attend les suivants avec impatience, pressés de retrouver ce 'drôle de personnage'.
Mais cette fois le coup de cœur, lui, n'attendra pas.
Pour celles et ceux qui aiment les odieux personnages.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
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