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Critique de AlbertYakou



Il y a chez Myrielle Marc une petite musique entêtante (à petit bruit…), celle de l'absent, de l'inconnu, du disparu. Et ce grand absent qui hante plusieurs livres de cette auteure, c'est le père. On le retrouve (si je puis dire), sous une forme ou sous une autre, dans la Petite fille rouge avec un couteau, le Maudit ou encore Les Portes de Louvier.

Cette petite musique est associée à l'enfance. Et le ton qui va avec est parfaitement rendu avec l'héroïne de cette Pluie à petit bruit comme avec celle de la Petite fille avec un couteau. Elles seraient soeurs ces deux-là, que je ne serais pas étonné… Et ceci me permet d'évoquer le style du roman, absolument inimitable, dans lequel notre petite fille, une jeune-fille à la fin du roman, s'exprime dans un registre qu'il est difficile de reproduire, mais qui est admirablement réussi. de la belle ouvrage, assurément, d'une simplicité si transparente qu'on pourrait croire que c'est facile à faire. Essayez donc, et vous verrez…

Cette petit fille, indomptable (une caractéristique des héroïnes de Myrielle Marc), est un concentré de rage et d'impuissance, de violence et d'irrespect, de solitude et de fierté d'indépendance, de lucidité aussi. Mais derrière ce caractère, qui pour son entourage confine à la folie, il y a encore et toujours la souffrance de l'absence, exprimée avec la puissance d'un bâton de dynamite.

Je ne vais pas vous dévoiler l'histoire. Non. Mais seulement résumer l'affaire en quelques phrases obscures qui devraient s'éclaircir à la fin de votre lecture. L'absent n'est plus, mais notre héroïne, avec la force démoniaque de sa psyché, va découvrir un personnage qui l'a connu et dont il peut lui parler. Un lien. Un pont, entre elle et l'absent. Ce personnage va devenir un intime, très intime même, consacrant une sorte d'inceste post-mortem avec le père disparu (non, en effet, ce n'est pas un livre pour enfant).

Que ce personnage, qui conservera jusqu'au bout une distance (et pour cause) par son vouvoiement improbable, devienne peu à peu un fardeau, au risque de la maintenir toute sa vie au fond de l'eau, et notre héroïne avec sa force mentale hors du commun sera capable de le précipiter du haut d'un immeuble. Pour, enfin, aller de l'avant, et cesser de regarder dans le rétroviseur l'image flou du disparu. du moins, nous l'espérons.

Du grand art.

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