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Critique de Arthore


Album magnifique sur un sujet oh combien difficile, effrayant: Alzheimer.
Coup de foudre entre Florent et Jenny, une anglaise durant mai 68. Florent va prendre le train, Jenny va le traiter de "completely" crazy, lui dire qu'elle n'est pas une fille facile : elle veut "un bébé fille who's called Lilie and une maison dans la Normandie pour manger le camembert toute la vie"
Florent dira oui, "voilà comment j'ai quitté la terre ferme".
Mais Jenny va mourir laissant Florent, un papa de 39 ans, avec une petite Aurélie, sa Lilie de 5 ans.
Le retour d'Angleterre, sur le bâteau, panique, Florent ne trouve plus la petite Lillie partie acheter un soda, il cherche, il court, il va la retrouver....
Mais non, Monsieur Vastel, "vous devez prendre vos médicaments". Florent a 70 ans, il n'est plus sur le bateau, il cherche Lilie mais ne parvient pas à se rappeler. Ses souvenirs le fuient, lui jouent des tours, le trahissent.
Lilie a grandi. Elle va voir son père toutes les semaines, ce père qu'elle a toujours fui... ce père qui n'a peut être jamais su être le père qu'elle voulait, un père qu'elle a préféré appeler Florent, mais un père dont elle s'inquiète lorsqu'en arrivant dans la maison de soins, de repos... son père qui a toutes ses facultés motrices, mais elles seulement, a disparu.
Car on ne guérit pas d'alzheimer.
On s'isole juste dans de vieux souvenirs et Fabrice Vastel n'y échappe pas, malgré la révolte de sa fille qui voudrait empêcher une fin qu'elle sait inéluctable, synonyme "d'isolement dans ses putains de vieux souvenirs à la con"
Alors Lilie comprend, son père a fui pour retourner chez lui, retrouver les restes de sa vie en lambeaux, et surtout la retrouver elle, sa petite fille, de 5 ans, perdue dans le bateau.
Cet album est l'histoire touchante de la vie et des rapports tumultueux entre un père et sa fille, tous deux marqués par une douleur innommable, tous deux n'ayant pas su comprendre l'autre mais qui, la fin venant, vont tenter de se dire des choses et peut-être se retrouver, s'apaiser l'un et l'autre.

Tout est dit avec pudeur, avec force. le dessin suit la violence des émotions, la couleur, très peu utilisée, vient accentuer les non-dits.'
Oui, à lire
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