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Critique de amoureusedeslivres0103


Tout d'abord, je voudrais remercier Marie HJ pour sa confiance en son superbe roman en service-presse.

Que dire de ce roman, à part qu'on en ressort pas indemne ? Je ne parlerais pas ici de mon avis sur la religion, chacun a ses propres croyances. Alors j'aborderais de manière neutre ce sujet dans ma chronique.

Jude vit dans la petite ville de LittleWood, une communauté religieuse où tous les habitants, ou presque, sont de fervent pratiquants. Suite à un drame dans sa famille, ses parents se réfugient encore plus dans la religion, aidés par leur pasteur. Sa vie se résume à l'école, le culte, les activités mises en place par le pasteur et ses amis. Une routine bien installée jusqu'à l'arrivée de Saul dans la maison d'à côté. À partir de là, sa vie va basculer.

Saul est obligé de suivre sa mère qui a décidé de quitter Boston avec son nouvel amour et de racheter un bars de motards en périphérie de LittleWood. Il ne pratique pas le culte, autant dire qu'il se retrouve bien dépaysé. Il est plutôt du genre à utiliser un langage familier et se moque de ce que les autres pensent, faisant le choix de garder son libre arbitre au lieu d'être un petit mouton.

Au début du roman, Saul et Jude sont au début de l'adolescence. Malgré leurs différences, un lien très fort se noue déjà entre eux. J'ai apprécié de pouvoir les suivre dès le début de leur relation. Un malentendu fait que Saul retourne chez son père. À partir de là, les années suivantes seront faites de réconciliations et de séparations, tout cela par le biais de leur messagerie sur Playstation. Au retour de Saul à LittleWood, leur relation amicale évolue radicalement. Chacun ayant compris qu'ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre et surtout l'un éloigné de l'autre, c'est viscéral.

Mais comment faire pour deux jeunes hommes de s'aimer dans une communauté religieuse aussi fervente ? Avec des parents comme ceux de Jude ? Saul et sa mère sont déjà victimes de jugements depuis leurs arrivée dans cette ville , alors s'il faut en plus de cela rajouter son homosexualité ? Ils savent que rien de bon ne pourrait en sortir s'ils sont découverts, malgré leur amour inconditionnel.

Et ce qui devait arriver, arriva. Si dans la première partie du livre était bercée par la découverte, la tendresse, l'amitié, le questionnement ou alors encore même la jalousie par moment ; cette deuxième partie est tout autre. Je vous conseillerais juste de préparer votre paquet de mouchoirs parce que certains passages sont littéralement difficiles. Si dans un premier temps Jude accepte de renoncer à Saul, mais au premier écart le pire lui est réservé. le pire pour une personne à la sexualité « anormale » (que je déteste ce mot…) On ne peut pas imaginer le calvaire ou se mettre à la place de Jude, c'est impossible sauf pour les personnes ayant subi cette horreur. Je n'arrive tout simplement pas à me dire que ce genre de choses sont toujours autorisées, légalement ou pas, en 2020. Que des personnes censées aimer leurs enfants, les protéger, les guider dans la vie même si leurs choix diffèrent des leurs, puissent à ce point être capables d'autoriser des sois-disant professionnels briser leur propres enfants, leur supprimer leur libre-arbitre, leur faire croire qu'ils ne sont que des abominations, des erreurs de la nature. Leur faire subir toutes sortes de souffrances physique ou morales tout ça pour quoi ? Pour les faire revenir dans le « droit chemin ». Sauf que ça n'existe pas ! À part dans la tête de ces gens ignobles aux esprits étriqués, tellement enfermé dans leurs croyances qu'ils en oublient la réalité, persuadé d'avoir raison.

Mais à côté de ça, ce roman, cette pépite, montre aussi l'espoir. Montre aussi la valeur de l'amour, que l'on est prêt à tout pour ce sentiment si beau. Que tout le monde n'est pas mauvais et qu'il existe des gens qui tiennent vraiment à eux, qu'ils les acceptent comme ils sont, qu'ils n'ont rien « d'anormal ». Qu'ils sont libres d'aimer qui ils veulent et que ce soit quelqu'un du même sexe ou pas, l'amour est tout aussi beau.

Jude va le découvrir, certes avec difficulté et méfiance, mais il réapprendra à vivre aux côtés de Saul. Grâce aussi à la famille de Saul, sa mère et sa grand-mère qui vont lui apporter toute la tendresse qu'il aurait dû avoir de sa famille ainsi que le soutien. Un groupe de bikers qui n'hésite pas à employer certaines méthodes pour le sauver de son enfer. Ses deux amies qui, même si elles ont été élevées de la même manière que lui, lui montrent leur soutien et leur amitié indéfectible. Ça ne sera pas facile pour lui, surtout envers Saul mais l'amour est plus fort que tout.

Je n'ai qu'une chose à dire pour conclure ma chronique. L'amour n'a pas de frontières, l'amour n'a pas de sexe. Nous sommes libre d'aimer qui l'on veut. L'amour ne se définit pas par une normalité. Oui deux hommes ou deux femmes peuvent s'aimer au même titre qu'un homme et une femme. Mais il serait malheureusement utopique d'espérer qu'en 2020, cela rentre dans la tête de tous ces étriqués d'esprit.

Ce livre est une merveille, dans son ensemble. Les personnages sont touchants, même les secondaires. Les émotions sont fortes, les liens indéfectibles. Qu'importe ce que la vie nous fait subir, qu'importe les horreurs, si l'on est pas seul, il y a toujours un espoir. Mais la personne la plus forte reste Jude, malgré tout cela, il a la capacité de pardonner et ça c'est une véritable victoire. J'aurai pu me montrer plus vindicative mais ce n'est pas le but d'une chronique et j'aurai pu en écrire des pages. Cela me parait tellement évident que ce roman est pour moi un énorme coup de coeur.
Lien : https://lesperegrinationsdun..
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