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Critique de Cranberries


Je n'avais jamais entendu parler de ces BD avant de les croiser sur Vinted pour compléter une commande. Je dois bien avouer que le thème me parlait fortement, même si j'avais une légère appréhension par rapport aux dates de parution (2011 et 2012).
C'était donc il y a dix ans et les discours sur les femmes qui ne veulent pas être mères n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui.

Tout ça pour dire que je n'attendais finalement pas grand chose de ces deux lectures et que j'en ai été très agréablement surprise. La position des autrices est finalement très actuelle, féministe et elle met magnifiquement en avant la liberté des femmes à disposer de leur corps.

Dans le premier tome nous rencontrons donc Jeanne, qui a 35 ans, est en couple depuis pas mal d'années et ne veut pas d'enfants. Elle l'a toujours dit, a toujours été très claire à ce sujet et son compagnon semblait être sur la même longueur d'ondes jusqu'à la naissance de sa nièce, qui lui fait remettre en question ce non-désir de paternité.

On sent dans ce tome toute la frustration de Jeanne, à qui on demande sans cesse quand elle fera un enfant et l'invisibilisation de son désir de ne pas en avoir, à coup de "Mais si, tu verras tu changeras d'avis" et autres "Les enfants c'est merveilleux, ça te change la vie".
Rajoutons à cela son compagnon qui soudainement se demande s'il n'aurait pas envie d'un enfant et reproche à Jeanne sa position sur le sujet. Alors qu'elle avait été claire dès le départ.

Le second tome aborde le sujet de l'avortement à travers le personnage de Lucie. Celle-ci tombe enceinte par accident et se retrouve confrontée aux insensées et interminables démarches afin d'obtenir un rendez-vous.
Là encore, on nous présente très justement la réalité de cette situation, entre les coups de fil interminables, les différents rendez-vous gynéco et l'absence d'empathie de certain·es. praticien·nes.

Malgré les dérives que dénoncent ces deux tomes, ceux-ci ne sont pas exempts de défaut. En effet, ils présentent la soeur de Jeanne comme une énorme caricature ambulante de la mère au foyer.
C'est à la fois une bonne et une mauvaise chose, car à travers Adeline on se prend en pleine face le concept de charge mentale et la violence psychologique qui en découle, mais à côté de cela on peut également se poser la question du manichéisme de cette représentation: si tu es mère tu es esclave de ton foyer alors que si tu ne l'es pas tu es totalement libre.

On sait très bien que la réalité est bien plus nuancée et très honnêtement c'est le seul défaut que j'ai trouvé à cette duologie. Pour le reste, les sujets sont amenés de manière intelligente, plutôt pédagogique et avec humour évidemment.
Ce sont des BD qui mériteraient vraiment d'être plus connues.
Lien : http://www.cranberriesaddict..
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