AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de brigittelascombe


"Et je penserai toujours: à mort la guerre!"
Cette guerre qu'elle hait, Encarnacio Martorell i Gil, la consigne au jour le jour dans ses "cahiers de mémoire", un journal autobiographique, écrit durant la guerre d'Espagne (débuté le 19 juillet 1936 qu'elle arrête brusquement le 7 janvier 1939 à la mort de son ami Pepe).
On pense bien sûr à le journal d' Anne Franck, cette adolescente juive qui écrivait dans sa planque sous les toits d'Amsterdam, mais bien que l'âge soit identique, le ton (à mon avis est plus mûr).
Véritable témoignage sur le quotidien des pauvres dont la faim qui tord les tripes "fait oublier les scrupules". Plus de jeux pour les enfants qui font la queue, dans la mauvaise humeur ambiante de "la meute de loups affamés", pour quelques croutes de pain alors que les miliciens partent au front "se battre pour leurs idéaux". L'envie de mourir face aux malheurs et à la destruction.
Riche documentaire historique, Un regard innocent, porte un oeil aigu sur la révolte, le soulèvement des généraux,, l'arrivée de Madrid des réfugiés, les disputes des Catalans et des Castillans exacerbées par l'agressivité ambiante,l'aide du Mexique et de la Russie et le sentiment d'abandon par les pays voisins (dont la France), le gaz qui n'arrive pas,les cartes de ravitaillement,le marché noir,les bombardements,l'envahissement de l' Allemage en Europe,les jeunes réquisitionnés qui meurent en appelant leur mère,le rôle de "ménagère" attribué aux jeunes filles dans les écoles pour aider les petits,la peur du typhus....la mort.
Emouvantes confidences, toujours pudiques, Un regard innocent, empreint d'amour familial, crie la révolte, pleure la souffrance, exprime la honte (ex:de porter une robe déchirée),se charge de la bonté du partage (lorsqu'une amie donne une tranche de pain ou lorsque la grand-mère se prive), force au courage car il garde, elle garde l'espoir malgré tout: "La vie...est la vie."
Un regard innocent, est une ode à la vie pour que perdure la paix retrouvée.
C'est un très beau regard que celui d'Encarnacio Martorell i Gil, un regard que le lecteur ne peut que se réjouir d'avoir croisé car il fait chaud au coeur tant il est humain.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}