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Critique de Fabinou7


« Je ne suis pas marxiste » déclarait l'homme dont la pensée irriguera la plus grande partie du XXème siècle. Marx est un penseur allemand qui vécut pourtant, en raison de ces prises de positions, une grande partie de sa vie en exil. Un exil qui le conduit à Londres où il rencontre Engels.
Autrefois disciple d'Hegel, il se différencie de ce dernier en adoptant une méthode scientifique d'étude de l'Histoire fondée sur l'économie. Lorsqu'il rédige l'Idéologie Allemande il en est encore au début de son oeuvre, bien avant le Capital. Bien que le livre ne soit jamais publié, abandonné à « la critique rongeuse des souris » Marx déclare qu'il lui a permis de voir plus clair en lui-même, et d'amorcer ce qui deviendra le marxisme, une approche matérialiste des faits sociaux et économiques, loin du terrain de la philosophie.
Marx se penche sur la société civile de son temps. Pour lui, elle est fondée sur la domination de la classe prolétaire par la classe bourgeoise en raison de ce qu'il appelle la division du travail. Mais au travers d'une étude dialectique de l'Histoire, il découvre une autre société possible, en germe dans cet actuel rapport de force, la société communiste.
La grille de lecture de la société du XIXe siècle proposée par Marx est fondée sur ce qu'il nomme la division du travail. Cette division elle-même repose sur le modèle de division – domination de la famille. Elle conduit dans la société civile à déposséder la classe prolétaire du produit de son travail, qui se retrouve accaparé par une classe dominante, la classe bourgeoise qui fonde sa domination sur la propriété privée.

Marx découvre cette dialectique grâce à une méthode qui prend le contrepied assumé des philosophes et idéologues allemands de son temps, le matérialisme. En effet, l'auteur prétend quitter le domaine de la philosophie pour découvrir une Histoire diachronique fondée sur le réel c'est-à-dire l'homme en tant que corps qui reçoit des influences, mais qui influence son environnement, par la production. Elle-même le fruit des rapports de productions tels que permis par l'Etat. Ainsi chaque génération hérite d'un rapport de production qui la conditionne, mais qu'elle modifie également. Ce faisant, Marx opère un renversement de la théorie Hégélienne, en affirmant que les idées sont le fruit des conditions matérielles de la vie.

La domination par la classe dominante s'étend alors à toute la structure juridico-politique qui conditionne la production. C'est pour cette raison que l'Etat et l'intérêt collectif qu'il prône sont des illusions. En réalité, le prolétaire est aliéné par la classe dominante qui a rendu le produit de son travail hors de son contrôle, comme s'il était étranger à sa propre production.
Pour Marx, il n'y a rien à attendre de l'Etat, il n'y a aucune organisation sociale qui permettra au prolétaire de sortir de ces conditions d'existence.
La liberté dans l'Etat n'existe que pour la classe dominante qui y a trouvée, après la fin de la féodalité un biotope parfait pour se développer et prospérer.

Fortement inspiré par les révolutions française et anglaise, Marx voit dans la révolution, la secousse finale, le tremblement de terre résultant du rapport de force ancestral entre deux plaques tectoniques.
Cette révolution est à craindre dès lors que les conditions de vie de la masse prolétaire deviendront insupportable, et que le dernier semblant de propriété leur sera retiré. Dans le même temps, les richesses seront en plein accroissement et la force productive doit être développée comme c'est le cas au XIXème siècle.
Mais il faut aussi pour quitter cette dialectique que les conditions soient généralisées à l'ensemble des pays. Autrement, cela restera un phénomène local de circonstances.

Que permettra alors le communisme ? Marx y voit l'abolition de la division du travail, de l'Etat, mais surtout un retour à l'adéquation entre intérêt individuel et intérêt général. Un retour à la liberté car les hommes vont se réapproprier le fruit de leur travail et l'illusoire intérêt général laissera la place à une communauté choisie et non subie qui sera la garantie pour chacun de la liberté. Mais une fois cette révolution achevée, Marx l'assure, le prolétariat  abolira toute forme de domination.
(#2014)
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