AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Itenarasa


Méfiez-vous de la ville qui dort...

Julien Collardeau ex-parisien, ex-critique gastronomique s'est retiré à Richelieu, ville fortifiée d'Indre et Loire, ville érigée par le Cardinal de Richelieu. Dès son arrivée, il plane sur la ville comme un air de ville fantôme, les rues sont inanimées, les habitants à la limite de l'immobilisme. Alors que tout semble lui dire de fuir ce lieu où de tristes et sombres évènements ont eu lieu, Collardeau décide de faire fi de tous ces avertissements et parcourt la ville afin d'en refaire connaissance mais aussi par accès de curiosité. Ses pas vont le conduire à de drôles de zigotos qui incarnent à eux seuls l'atmosphère pesante, sombre et glaciale de Richelieu.

Drôle de livre que ce Ville close, à l'atmosphère étrange et pénétrante. Dès les premières pages j'ai été prise par cette ambiance presque irréelle qui plane en ce lieu. Il semble que Richelieu vive de sombres moments sous les dehors d'une cité endormie, ennuyeuse comme peuvent l'être les petites villes de campagne. Il semble qu'elle cache en son sein quelque chose de malsain, indiciblement mauvais mais quoi? Franck Maubert joue à coup de phrases courtes, presque tranchées sur cette pesanteur qui assomme Richelieu. Il règne une chape de plomb faite de mystères que l'auteur appesantit encore plus par la description de ces ruelles que parcourt Collardeau à la tombée de la nuit ou par mauvais temps, dans le brouillard mais aussi par ses figures qu'il nous donne à voir à travers le regard du narrateur.
Si la ville en elle-même apparaît lugubre aux yeux de Julien Collardeau, que dire de ces visages qu'il rencontre et qu'il nous décrit en détail. Un cafetier à la mine de musaraigne peu avenant, un antiquaire décorateur homosexuel parkinsonien dont le petit ami a été trucidé derrière l'église et dont le crime reste irrésolu, un libraire ex-taulard marié à une couguar aristo qui donne froid dans le dos, le maire de la ville accessoirement médecin et surtout homme à femmes, des jeunes aux allures de skinheads désoeuvrés, un corbeau qui sème la rumeur, la terreur par ses missives...
Et puis il y a ces morts : une jeune femme qui s'est "suicidée", une vieille femme retrouvée morte chez elle, un homosexuel assassiné, un homme vivant à l'état quasi sauvage retrouvé mort au petit matin... Autant de drames qui suscitent la curiosité de Collardeau, qui le mènent à poser des questions auxquelles ils ne trouvent aucune réponse. Les voix se taisent, les visages se ferment, les murs ont des oreilles... chut... mieux vaut sortir de la ville pour se laisser aller à des confidences. [...]
Suite de l'avis sur le blog, merci :)
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}