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Critique de jeandubus


L'inconnue de Tower Bridge

Merci aux éditions tartamudo et à masse critique pour cet envoi, arrivé chez moi un peu cabossé.

Comme nous l'explique un curieux « dossier Raffini » en fin de volume, Rodolphe et Maucler succèdent à Jacques Ferrandez, créateur du personnage original. Dans cet épilogue où se mêlent fictions et carnets de croquis, fausses interview et résumés des ouvrages précédents, on apprend que Ferrandez était fan de la marque jaune et c'est sans doute l'explication de ce point d'interrogation tremblotant dans la tamise en couverture. Rodolphe est le scénariste et Maucler l'illustrateur. A moins d'être au courant rien ne le laisse entendre clairement. Donc voilà c'est fait.

L'enquête du commissaire Raffini se situe à Londres fin des années cinquante. C'est donc un Londres sans bling bling qui nous est montré : Les docks sont encore le coupe gorge que l'on sait avec les profils des grues et des hangars chers au capitaine Blake.

A part un coup de vent à l'arrivée sur le sol anglais, (page 8 vignette 6) c'est aussi un Londres où il ne pleut jamais. Les parapluies sont fermés. Pas de reflets dans les sols luisant d'eau. Pas de fog non plus, pas même un petit brouillard. du vent et des feuilles qui volent. C'est pourtant l'automne. Septembre indien sans doute.

L'enquête est courte et attendue, les personnages, et c'est là l'atout de cette BD, sont bien typés reconnaissables d'une page à l'autre de dos et de profil. Les expressions sont justes, les mouvements sont élégants et gracieux, les vêtements souples et bien dessinés (à l'image du fameux loden vert de Mortimer dans la marque jaune). Les plans sont bien choisis, cinématographiques. Les dialogues enfin sont justes et parfois drôles.

Qu'est-ce qui cloche donc ? le décor.

Londres sans pluie et son Tower Bridge un peu trop ramassé dérangent, et cette Bexley house page 25 m'a beaucoup intrigué : la perspective nous montre une voiture noire (et moche) de taille miniature si on la compare à celles des fenêtres et des portes. Quant à la vue intérieure du hall (page 26), les ombres sont fausses puisque la porte est à moitié ouverte et que les fenêtres sont plus basses que la porte (contrairement au dessin de la page 25).

Ces erreurs de proportions et de perspectives se retrouvent dans le manoir du Terrieux avec son mur de clôture à géométrie variable comme celle des portes de la gare de Mérignac (pages 31& 32). Et dans bien d'autres cas jusqu'à l'image finale du Tower Bridge curieusement maigrichon.

Décidemment tout est dans les personnages et dans leur ergonomie.
Raffini, bourru mais sympathique assiste nonchalamment à son enquête et le coupable se désigne lui-même sans que quiconque ait à chercher quoi que ce soit. le lecteur lui, a tout compris avant les autres.

Avis mitigé donc pour cet ouvrage et son « dossier » final qui a l'air de dire « QUOIIIIIIIIIIIIIIII, vous ne connaissez pas le commissaire Raffini !!!! Mais on ne parle que de lui à Angoulême…….pauvre ignare ! ». J'assume.

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