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Critique de Flaubauski


Dès les premières chapitres de ce roman qui nous fait naviguer entre réalisme, fantastique, policier, ou encore histoire d'amour et de moeurs…, et son titre, nous savons d'emblée que les dés du pacte romanesque sont pipés, et que la narratrice, celle dont l'on ne connaîtra jamais le nom, n'est pas la véritable protagoniste du récit dont elle est pourtant la première instigatrice – du moins, au début. Parce qu'en effet, c'est Manderley, et par son intermédiaire Rebecca, qui sont les véritables souffles de la narration via les mystères qui les entourent. Manderley, c'est la propriété de Maximilian de Winter que le quadragénaire a choisi de quitter pendant quelque temps suite au décès, dans des conditions troubles, de sa femme, Rebecca. Alors, quand notre narratrice, jeune femme timide et effacée qui devient la nouvelle épouse de Maximilian rapidement après leur rencontre à Monte-Carlo, arrive à Manderley, c'est le fantôme de Rebecca qu'elle se prend en pleine figure, celui de la parfaite épouse et maîtresse de maison qui avait agencé à son goût le moindre centimètre de la demeure dans laquelle elle va devoir, avec perte et fracas, la remplacer. Mais elle découvrira très vite que les apparences, et sur Manderley, et sur Rebecca, sont indéniablement trompeuses…

Classique depuis de nombreuses années dans mes envies lecture, Rebecca a été l'une de ces découvertes comme je les aime, qui parvient à me surprendre avec plaisir. En effet, je ne m'attendais pas à une telle hybridation des thématiques, sous-genres et des tonalités parfaitement menée, qui oscille entre description contemplative et inquiétante, éminemment romantique, de Manderley, et dans son sillage, de Rebecca ; entre peinture très détaillée et signifiante de personnages secondaires qui prennent toute la place et narratrice d'abord effacée, presque fade, qui va, heureusement gagner sa place dans le récit au fil de ses déconvenues ; entre scènes théâtrales d'une grande vivacité dramatique et passages plus indolents qui décrivent un quotidien parfois pesant ; entre réalisme qui décrit finalement ce qui pourrait être un banal remariage et mystère qui s'insinue au fil des pages pour montrer que cette réalité est bien plus complexe qu'il n'y paraît.

Même en ayant rapidement cerné tous les rouages mis en place par la romancière pour en arriver à son dénouement, je ne m'en suis pas moins laissé prendre par son sens du romanesque, tant en termes de rythme et de narration, que rend parfaitement la traduction, à tel point que j'ai dévoré les plus de 600 pages en seulement quelques jours. Et je comprends mieux ce qui fait de Rebecca un tel classique. Plus qu'à regarder l'adaptation hitchcockienne désormais !
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