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Critique de FslC


J'ai aimé le portrait plein de délicatesse que Marianne Maury Kaufmann peint d'une femme qui a priori n'a rien de délicat : plus Tatie Danielle que Mamie Nova, Francine est rugueuse, solitaire, un peu espionne, un peu sorcière... Elle passe sa vie dans le bus d'un terminus à l'autre, entretient des relations pleines de distance et d'incompréhension avec sa fille, et, prête à toutes les folies et si avide d'attention, elle se toque d'une inconnue, persuadée qu'elle est de pouvoir la sortir de sa mouise.
L'auteure réussit merveilleusement bien à nous intéresser à cette vieille dame peu aimable qui suscite tout à tour la compassion et l'agacement, et dont le passé tragique d'enfant juive cachée s'impose comme une explication de son comportement tout au long de sa vie.
J'ai beaucoup aimé la façon qu'a l'auteure de montrer comment chacun.e se débrouille pour vivre et faire vivre au quotidien les traumatismes de l'enfance, les notions d'héritage et de famille, ou encore les multiples sens de l'expression «tisser du lien».
Et après la lecture de ce livre, je regarderai avec attention les vieilles dames acariâtres qui s'assiéront face à moi dans l'autobus, en me demandant sur quelle blessure secrète est bâtie leur vie.

Lu dans le cadre de la session hiver des 68 premières fois, ce livre voyagera auprès des nombreux.ses lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.
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