AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de PrettyYoungCat


« mam'zelle Scarlett » j'entends encore cette voix ronde et chaude de Mama, la servante esclave de Scarlett O'Hara, dont le caractère se révélait aussi bien trempé que sa « maîtresse ».

Le voyage de Ruth, préquel d'Autant en emporte le vent, narrant la vie de Mama était pour moi diablement tentant, tant ce personnage haut en couleur m'était sympathique.

Notons, et rendons hommage, à Hattie Mc Daniel, première Noire à avoir remporté un Oscar pour ce rôle de Mama ; fait d'autant plus remarquable que le film est sorti en 1939 et que la condition et la considération données aux Noirs étaient alors exécrables.

Le début de cette histoire a pourtant été pour moi difficile à pénétrer. Trop romanesque. Beaucoup de batailles napoléoniennes, de bals aux exquises mesquineries, de personnages secondaires sans relief sinon insignifiants, peu d'action, peu de Ruth… Moi qui n'aime pas la lenteur, les digressions, les descriptions et les phrases qui ne semblent rien apporter à l'histoire ou à la psychologie des personnages, ce style ne m'a pas convenu. Et puis j'ai tout de même avancé petit à petit dans l'histoire, sans être emportée cependant (elle était facile !) mais sans ennui réel non plus.

La vie de Ruth est semblable, malheureusement, à bien des esclaves : perte d'êtres chers, séparation d'avec les enfants lors de vente d'esclaves, soumission à la volonté de l'Homme blanc, menaces de tortures ou de mort et bien sûr, une vie de labeur sans relâche et de pauvreté.

Le livre nous parle aussi des différences entre les « Marrons » (mulâtres) et les Noirs, des Noirs libres et des Noirs esclaves. Les « Marrons », ainsi nommés, pouvaient constituer une sorte d'aristocratie à l'image des Blancs, avec le même mépris pour les Noirs que les Blancs eux-mêmes. Les Noirs libres pouvaient avoir eux-mêmes des esclaves (noirs va sans dire)…

Le récit évoque aussi Denmark Vesey, cet esclave noir qui a acheté sa liberté grâce à un billet de loterie et qui a instillé une révolte des esclaves.

Voilà pour les éléments qui m'ont intéressés (malheureusement ça ne pèse pas lourd sur les 550 pages).

Au style lent et descriptif de l'auteur s'ajoute à la troisième partie Mama Ruth en tant que narratrice et là le style est celui emprunté aux esclaves. Dans les dialogues, cette façon de s'exprimer est une singularité qui peut s'apprécier, mais lorsque la narration entière est faite de mots « ent'coupés » et que les phrases semblent accolées sans liant entre elles, la lecture devient tout de même assez laborieuse.

En conclusion, je n'ai malheureusement pas adhéré à cette histoire, ni à son style littéraire et à mon grand regret Mama Ruth n'est pas rendue aussi attachante qu'elle le devrait parce qu'elle n'est finalement pas l'élément central du livre.

A réserver – peut-être – aux inconditionnels de Autant en emporte le vent qui retrouveront d'une certaine façon l'ambiance du film (mais qui à mes yeux se prêtent mieux au genre cinématographique que littéraire).
Trois étoiles car ce n'est pas un mauvais livre en soi. Il ne m'a simplement pas convenu.

Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}