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Critique de nanouche


« Il sortit dans la lumière grise et s'arrêta et il vit l'espace d'un bref instant l'absolue vérité du monde. le froid tournoyant sans répit autour de la terre intestat. L'implacable obscurité. Les chiens aveugles du soleil dans leur course. L'accablant vide noir de l'univers. Et quelque part deux animaux traqués tremblant comme des renards dans leur refuge. du temps en sursis et un monde en sursis et des yeux en sursis pour le pleurer. »

Après l'apocalypse. Tout a brûlé. La terre est recouverte de cendres qui flottent aussi dans l'atmosphère et voilent le soleil. Il fait très froid. Il neige. Ou il pleut. Poussant un caddie de supermarché chargé de leurs affaires et de conserves de nourriture, un père et son fils se dirigent vers les côtes du sud où ils espèrent trouver des températures plus clémentes. Il leur faut être sans cesse sur leurs gardes pour éviter les hordes de barbares qui se nourrissent de chair humaine.

Ce roman post-apocalyptiques est écrit dans un style terriblement efficace qui colle particulièrement au sujet : économie de moyens, dialogues secs, écriture en apparence plate, énumération de petits gestes qui font ressentir le côté répétitif de cette survie morne : « Il détacha la bâche et l'écarta et fouilla parmi les boîtes de conserve et trouva une boîte de salade de fruits et sortit l'ouvre-boîte de sa poche et ouvrit la boîte et plia le couvercle et s'approcha et s'accroupit et tendit la boîte au petit ».

Comme dans l'exemple ci-dessus les personnages ne sont jamais nommés, comme si la dépossession dont ils sont victimes s'étendait jusqu'à une part de leur identité. On ne saura pas non plus ce qui a mené l'humanité à sa fin. Quelques allusions sont faites à la période de l'effondrement, au début de laquelle il semble que le petit soit né. Cet enfant, dernière raison de vivre qui reste au père, est l'objet de tout son amour.

La narration est en focalisation externe mais centrée sur le père. L'analyse psychologique est menée de façon convaincante avec l'effacement des souvenirs d'avant ou au contraire leur retour en force lors des moments de découragement. Je me suis longtemps demandée comment cette quête désespérée allait se terminer et j'ai trouvé la fin plutôt réussie, en tout cas très émouvante, à l'image d'un roman qui ne m'a pas laissée insensible.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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