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Critique de StCyr


Une femme est abattue d’une balle dans la tête, le narrateur est son meurtrier. La structure intéressante de ce court roman repose sur trois niveaux de narration : on entend les prononcés du jugement qui scandent les chapitres comme des coups de semonces fatals; concomitant avec ceux-ci le courant de conscience de l’accusé à l’audition de la sentence; enfin le corps principal de la narration en un retour en arrière sur les jours qui unirent fort curieusement le meurtrier et sa victime en un marathon de danse halluciné.

Les marathons de danse était fort prisés durant la grande dépression aux Etats-Unis. Les candidats dansaient pendant des jours entiers avec l’assurance de repas réguliers et dans l'hypothétique espérance de rester le dernier couple en piste afin d’empocher une récompense de quelques centaines de dollar. Le narrateur est un jeune homme sans aucune référence, un électron libre, produit de la récession, et sa compagne de concours est une jeune fille paumée, mal lunée, mal à l’aise dans sa peau, marquée par le signe funeste de la mort. A telle enseigne que dans l’esprit du narrateur il ne peut s’agir d’un meurtre car se fut à la demande expresse de la victime, qui d’ailleurs lui fournit l’arme du crime, qu’il passa à l’acte.

Cette courte oeuvre très originale par sa structure m’est apparue un peu comme une allégorie sur l’absurdité foncière de notre existence, cette course à l'inaccessible qui ne mène nulle part. C’est aussi un bref instantané sur Amérique désemparée, consumériste et publicitaire, oscillant entre l’attrait des jeux du cirque et le rigorisme de la Ligue des mères pour le relèvement de la moralité publique.
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