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Critique de Titania


Dehors c'est la guerre, dedans, c'est presque la guerre aussi, un entre-deux douloureux.
Frankie, c'est Frances Addams, presque 13 ans, 1m70, yeux gris, elle est maigre, anguleuse, elle a grandi trop vite, elle vient de massacrer sa chevelure blonde, elle va mal.
C'est l'été, un été caniculaire dans le sud des Etats-Unis. L'air épais ralentit les activités, le temps s'immobilise, l'ambiance est moite et étouffante.
Frankie, à la veille du mariage de son frère, dont elle est très proche, ressent une intense solitude, une vraie souffrance et un désir d'ailleurs. Elle ne comprend ni le monde, ni son corps, ni le désir des hommes. Elle est colère, révolte, douleur, refus, coincée entre un présent insatisfaisant et un avenir auquel elle n'arrive pas à donner de forme.
Carson Mcculler raconte merveilleusement cet épisode de la vie vécu comme un arrachement, entre impossibilité d'agir et désir de fuir, ainsi que les tragédies qui font le destin de chacun des personnages. A travers Frankie, elle parle de condition humaine, de vie, de mort, d'incommunicabilité.
Elle raconte aussi merveilleusement le Sud, avec la question raciale d'une grande violence, que la proximité apparente des communautés dissimule mal.
Sa phrase ample se développe comme un blues, et j'adore le blues ! Comme l'air de trompette de Honey, comme la prière de Bérénice, elle reste suspendue sur une note dans une infinie tristesse. On entend les pales des ventilateurs, on ressent la lenteur nécessaire de la vie dans cette atmosphère chauffée à blanc, on partage le désespoir de Frankie.
C'est vraiment du très grand roman….
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