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Critique de Gruizzli


De tout les McDowell lus jusqu'à présent, c'est celui qui m'a le plus déçu. En effet, si le style de l'auteur est toujours aussi prenant et que sa capacité à faire des personnages très caractérisés en un seul chapitre est toujours bien présente, l'histoire est ici plus simple, articulée autour d'une jeune femme sympathique mais moins marquante que d'autres protagonistes de l'auteur, et surtout l'absence des thématiques dont l'auteur nous gratifiait habituellement. Et je dois dire que cette absence se fait assez fortement sentir, dans la lecture autant que dans le ressenti global.

Ma lecture a été scindée en deux moments, avec une petite pause entre deux sessions de lectures qui a été involontaire. J'ai juste mis quelque jours à rerentrer dans le livre, et je n'avais pas eu cette sensation avec ses autres ouvrages. Ce n'est pas une question d'écriture, je le répète, mais bien une légère lassitude. Je pense que c'est lorsque j'ai compris que le récit n'allait pas spécialement me surprendre par une pirouette. Car si le début contient quelques surprises, très vite le rythme entrainant nous emporte dans une droite ligne qui ne semble pas vouloir dévier. J'ai beaucoup aimé certains détails, dans les personnages notamment (les méchants sont parfaitement méchants) et les cruautés de la vie que l'on se mange tout comme l'héroïne. Mais je trouve qu'en dehors de son propos sur les classes sociales, il manque une réelle touche de critique, de fond, de thématiques. J'avais été habitué à plus de détails sur l'Amérique qui donnait son sel à la lecture.
Je pense que ce manque est assez difficile à expliquer mais il a réellement impacté ma lecture, puisque je trouvais que le récit manquait de saveur dans sa globalité. Et le seul ressort que l'auteur utilise pour changer la donne, c'est les morts qu'il sème sur la route de l'héroïne. Sauf qu'à un moment donné ça ressemblait plus à de l'acharnement qu'à une fatalité. Et l'absence de compréhension claire quant à la volonté de l'auteur, puisque peu de thématiques semblaient surnager, n'aidait pas au maintien de mon attention.

Cela étant dit, j'ai beaucoup aimé la fin. Déjà parce que l'auteur prive le lecteur (et son personnage) d'une catharsis, tout en faisant comprendre que Philo ne doit sa fin heureuse qu'à ses qualités, sa gentillesse (contrastée avec Jewel), sa dévotion (contrasté avec les Slape) et ses liens amicaux (contrastant avec Katie). C'est une volonté claire de montrer l'argent comme source d'ennuis et de corruption, de destruction et de meurtres, tandis que les liens amicaux, amoureux, la gentillesse et même la candeur semblent des atouts pour le commun des mortels. C'est un beau message, pas forcément réaliste mais que j'apprécie. Et ça reste avec cette petite pirouette finale que j'ai bien aimée là aussi.

Donc voila, c'est un livre que j'ai trouvé moins bon que Les aiguilles d'or, parce qu'il me semble qu'il y avait moins de profondeur dans les thématiques abordées. Plus linéaire, moins dense dans ce qu'il dit, McDowell n'a pas signé ici son plus grand roman. Mais c'est certainement une lecture facile et plaisante qu'on ne boudera pas !
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