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Critique de Lilvm


Un roman qui nous transporte à Belfast en nous présentant son atmosphère, les conflits qui l'animent et les personnes qui y vivent, subissant malgré elles sans pouvoir être acteur des événements.

Au départ, j'ai eu du mal à me plonger dans ce livre. La narration est un peu étrange, passant de la première personne avec Jake à la troisième personne lorsque le récit est plutôt centré sur Chuckie. Et puis, j'ai eu du mal à me faire à ces personnages, deux jeunes hommes assez losers et pas très respectueux (et encore, c'est un euphémisme). Mais, c'était assez fascinant de les voir, tellement lassés et habitués à la violence que celle-ci semble être en fond de leur vie sans jamais se trouver sur le devant de la scène. On "entend" à la radio que des gens se font tirer dessus avant que le personnage n'éteigne la radio comme si de rien était. C'est assez déconcertant, mais parlant quant au vécu et à la personnalité des personnages. On les sent blasés et désabusés. Au fur et à mesure, je me suis attachée à eux et particulièrement à Jake, que j'ai trouvé touchant, notamment grâce à sa relation avec Matt et Mamie et avec Roche. Les touches d'humour qui ponctuent l'écriture rendent l'atmosphère du roman moins pesante et m'ont arraché de nombreux sourires.

Vers le milieu du roman, l'auteur délaisse un court moment ses personnages pour se concentrer sur la ville de Belfast en elle-même et sur un attentat. L'auteur humanise les victimes. Malgré des détails très graphiques, il raconte leur vie dans tout ce qu'elle a de plus banal. Cet acte d'une violence incroyable surgit dans le quotidien dans un lieu tout à fait ordinaire. On ne peut comprendre. Pourquoi ce lieu, pourquoi ce moment, pourquoi eux ? Parce qu'il ne peut y avoir d'explications et qu'il ne devrait y avoir de justifications. Parce que c'est absurde. Et c'est cette simplicité mêlée à cette horreur qui rend ce passage aussi puissant.

J'ai toutefois trouvé les deux derniers chapitres décevants, faciles et pas à la hauteur du reste du roman. En outre, les personnages féminins sont malheureusement peu réalistes et peu développés. On se retrouve tout de même avec tout un passage sur l'obsession de la mère de Chuckie pour ses seins et le désir de les montrer au reste du monde. Les histoires sentimentales des personnages principaux m'ont également semblé peu crédibles, je n'y ai vu aucune connexion, ni aucune raison pour les personnages féminins d'être attirées par ces hommes.
Malgré tout, j'ai trouvé que c'était un roman marquant et prenant avec une atmosphère particulièrement immersive. Si les personnages sont parfois agaçants, l'auteur tire son épingle du jeu en exploitant leurs failles et leurs désillusions et en les intégrant dans l'histoire omniprésente de Belfast.
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