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Critique de kobiwan32


Dès les premières pages d'Eureka street, on sent que l'on a affaire à un bon roman. Au fil de la lecture du livre de Robert McLiam Wilson, on sent surtout que l'on a affaire à un grand écrivain. du genre de ceux que l'on ne veut plus lâcher une fois qu'on les tient, parce qu'on sait qu'ils vont nous émouvoir, nous enrichir, nous aider à un moment ou à un autre.
Je n'ai jamais cru que les livres avaient vocation à être nos amis. Mais j'ai très vite eu le sentiment que je connaissais Chuck et Jack comme des amis, en tout cas que j'avais envie de savoir comment ils allaient et d'où ils venaient, que je m'intéressais à eux comme à des amis, que j'éprouvais à leur égard une forme d'affection.
L'écriture de MLW est directe, brute, elle fait penser en de nombreux points à celle de Jack London, à cette manière de ciseler finement mais simplement une matière épaisse, grossière, celle d'une vie prolétaire à la fois plus belle et plus compliquée que ne le pousse à croire le point de vue bourgeois.
Entre les deux parcours de Chuckie et Jack, dans une forme de recit amoébée parfaitement orchestré, on assiste à des morceaux de bravoure mémorables qui se laissent lire bouche bée, yeux grand ouverts et cerveau en ébullition poétique, comme l'histoire de Max, ou le chapitre consacré à l'attentat. L'écriture est poétique car l'auteur suit son intuition et crée des images magiques, des associations inattendues ; elle est épique et banale parce qu'elle parle, au travers des histoires particulières, de la rencontre de deux nations qui s'entretuent sans plus savoir pourquoi depuis "quatre ou huit siècles", c'est-à-dire depuis toujours.
Je ne me souviens plus avoir tourné les pages du livre tant il se déroule comme un fleuve porteur, large et constant. On voudrait bien sûr que cela continue, comme l'histoire et le temps continuent, mais on ne regrette pas la fin. Un roman de maître.
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