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Critique de wooter


Rah ce qu'ils m'avaient manqué…

Alors il n'a pas fallu grand-chose : Faire le plein de tabac à chiquer dans le magasin de la grand-rue, acheter pour un demi-dollar de viande séchée, un peu de farine de maïs pour avoir de quoi se mettre sous la dent pendant les bivouacs, assortie d'une bonne couverture en laine vierge pour les nuits froides. Et bien sûr un peu de whiskas aussi, car ça réchauffe et ça réveille pendant les tours de garde en territoire indien.

J'ai fourré tout ça dans mes sacoches de selle, remonté d'un cran les sangles de serrage autour de la poitrine de Dollie, une Alzane de 5 ans qui m'avait coûté une vingtaine de dollars au ranch de MacAllister l'année dernière, sacrée jument, pas bégueule comme canasson, voire même franchement rustique… C'est l'genre de monture au pas assuré qu'il me fallait pour la longue route qui nous attendait.

J'ai retrouvé mes vieux copains Gus et Call, j'dis vieux car le Pulitzer date de 1985 quand même.. Et puis parce que Lonesome Dove ça fait un petit temps que ça m'avait époustouflé et remis le pied à l'étrier dans mes affaires de littérature. Un de ces souvenirs pérennes qui te marque pour des années comme cette morsure d'ânesse qui m'a laissé une balafre comac sur le cou..

Augustus McCrae et Woodrow Call, je leur ai trouvé cette fois-ci une jeunesse pleine d'une fougue folle et d'une soif d'aventure qu'on n'a que quand on est branleur…

Faut dire qu'on repartait pour une préquellle qui déménage et qu'on est encore loin du petit millier de pages qu'il aura fallu à l'auteur pour nous présenter ces Texas rangers aguerris, d'une sagesse et d'un tempérament apaisé mais sur pour la ballade inter-état..

J'savais qu'on s'embarquait pour en voir des saloperies… Drivés par un capitaine incompétent et tellement pas préparé, et ce sur un territoire au climat aussi hostile qu'on se disputait avec les peaux rouges et les mecs si cons - mexicains, pardon.

J'suis retourné voir Judy pour un petit moment de tendresse qui m'aura laissé en plus d'un suçon à coté de ma balafre au creux du cou, une chaude-pisse qui m'aura suivie sur un bon mois et demi de cavalcade… C'est le prix à payer, en plus d'un dollar, pour un moment intime dans une chambre moite sur fond sonore d'une ritournelle de piano-bar un peu maladroite, le vieux Kenny a perdu le p'tit doigt et la moitié de l'annulaire, mais y'a que lui qui sait jouer du clavier alors on fait pas les difficiles. Puis le tord-boyaux rend tolérant. C'est qu'à part quelques squaws - je ne les toucherai même pas avec un bâton - on ne va pas croiser de demoiselles dans le périple qui nous attend alors je fais mes réserves…

Bon, c'est pas tout ça… c'est pas que j'aime pas causer avec vous ou quoi ou qu'est-ce mais le convoi m'attend et je vous promet qu'on va en voir du pays. On va en découvrir des couchers de soleil et des étendues désertiques comme pas deux, on va vivre une aventure intense et sensible comme une gencive à vif et malgré les tortures indiennes les plus tordues, je ne raterai ça pour rien au monde alors vous comprenez….

J'ajuste un peu la muserolle tombante, une main sur la crinière et l'autre sur le troussequin je monte d'un pas vif sur ma limousine et file au petit galop après une claque sur la croupe et deux doigts balayés sur l'avant d'mon Stetson.

On s'capte à la fin du voyage ?

Yaaaah!
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