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Critique de StCyr


StCyr
05 septembre 2023
Bien que paru dans un troisième temps, et comme indiqué en sous-titre, la Marche du mort ouvre la suite romanesque Lonesome Dove, titre du premier roman publié, récompensé par le prix Pulitzer. Et c'est aussi dans cet ordre que le scripteur s'est attaqué à cette fresque western qui s'est vu adaptée en série télévisée, ultime consécration, pour ce qui fait figure comme l'un des derniers grands chefs-d'oeuvre de ce genre littéraire.

Ce roman qui se déroule vers 1840 s'inscrit dans un arrière-plan historique, alors que les frontières des États-Unis ne sont pas encore bien définies et que la souveraineté mexicaine théorique est plus étendue qu'actuellement, remontant loin vers le nord. le Mexique a laissé s'implanter au Texas des colons anglo-saxons dans l'optique de mettre en valeur le territoire et de lutter contre les Indiens. Mais les nouveaux arrivants n'ont pas tardé à se soustraire à l'autorité mexicaine et a créer une milice qui deviendra les Texas Rangers. Débute alors des tensions, exacerbées lors de batailles, jusqu'à la victoire finale nord-américaine soldée par le rattachement du Texas aux États-Unis.

C'est au coeur de cette période que s'ouvre le présent roman, alors qu'Augustus Mc Crae, friand de prostituées et volontiers tricheur aux cartes, et Woodrow Call, courageux mais de tempérament irréfléchi, s'engagent dans une escouade qui a pour mission de traverser le Texas et voir s'il n'y a pas moyen de pousser jusqu'au Nouveau-Mexique et d'y établir quelque avant-poste américain. La tâche s'annonce fort délicate pour nos bleus, les ambitions n'étant clairement pas en adéquation avec le manque de préparation, la pauvreté de l'équipage et la piètre réputation du commandement. Traqués par des Comanches et des Apaches sans merci et connaissant bien mieux le terrain qu'eux, malmenés par les forces de la nature et finalement fait prisonniers par des Mexicains en plus grand nombre, ce qui devait être une aventure devient une véritable tribulation, qui culmine avec la traversée de la Marche du mort, donnant le nom à ce premier opus, un territoire, de sinistre réputation dont personne ne revient indemne.

Très souvent dans les cycles littéraires, le plaisir du lecteur varie de volume en volume, parfois au gré des fluctuations du souffle littéraire du prosateur, soit tout bonnement en fonction de l'influx nerveux qui est demandé au lecteur dans une oeuvre de longue haleine. Ayant opté pour la chronologie diégétique, ce premier roman étant en fait le troisième dans le vécu de l'auteur, il est difficile d'avoir dès à présent une opinion définitive, mais la fatigue du lecteur n'est pas à incriminer. Disons que c'est un roman dur, où sauf quelques exceptions, les Américains n'ont pas le mauvais rôle. Les Indiens sont en revanche dépeints comme des êtres sanguinaires et absolument impitoyables, ne faisant pas de quartier, torturant volontiers et avec un grand raffinement dans la cruauté, emportant les femmes et les enfants en esclavage. Les paysages, les rigueurs et les fluctuations du climat, la noblesse de la faune sont décrits avec maestria et les dialogues sont percutants. le cap des 500 pages à peine passé, le massif littéraire culminant à un total de près de 3300 pages, difficile de dire si ce qui est pour l'instant une oeuvre d'aventures va tenir le scripteur en haleine, bien que comme il a été indiqué précédemment, le meilleur reste sans doute à venir avec l'épisode Lonesome Dove, édité en deux volumes, dans la traduction française.
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