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Critique de berni_29


I am a poor lonesome cow-boy
and a long way from Lonesome Dove.
Ce soir, chers amis, je viens vous parler d'un western que j'ai particulièrement adoré, Lonesome Dove...
- Pardon Monsieur, mais Babelio est un site littéraire, ici on ne parle pas de film.
- Mais crétin de la lune, je te parle d'un bouquin, avec des pages, et cesse de m'interrompre comme cela sans arrêt, sinon je te colle une balle entre tes deux yeux, avec mon colt.
Donc, je vous disais, chers amis, avant d'être interrompu par ce jeune coyote sans nom, que j'ai adoré ce western littéraire, un vrai de vrai comme au bon vieux temps du cinéma à la papa, un western sur papier, écrit en panavision...
- Un vrai western, Monsieur ? Avec des cow-boys et des Indiens ?
- Non, avec des fées et des elfes. Bordel ! Mais qui c'est celui-ci qui me pose des questions saugrenues ? Oui bien sûr, des vrais, des rangers, et des Indiens...
- Il y a un saloon ?
- Bien sûr, Lonesome Dove possède son saloon, son pianiste et ses joueurs de cartes...
- Et des putains aussi ?
- Je ne te permets pas de parler comme cela de Lorena. Allez, pousse-toi maintenant, espèce de crotale avachi, je vais parler aux vrais lecteurs d'ici, dégage vite, sinon tu vas danser avec les balles de mon colt et je te promets que tu n'auras pas besoin du swing de notre pianiste pour trouver le tempo...
Chers amis, je viens de quitter cet endroit tranquille et ennuyeux qui s'appelle Lonesome Dove pour enfin espérer rejoindre d'ici quelques mois les terres bien plus riches et somptueuses du tant rêvé Montana. L'herbe est sans doute plus belle et plus verte là-bas. Nous voici partis à cheval, traversant le pays en diagonale.
Je pars avec une ribambelle de cow-boys. Des vieux fourneaux, des gamins et du bétail à ne pas compter. Ah ! J'oubliais, nous avons embarqué dans ce voyage le pianiste pour nous divertir et Lorena aussi... Je n'oserai pas dire Lorena aussi pour nous divertir, bien que cela me tente, car Lorena s'est mise en couple avec ce fieffé et arrogant joueur de cartes Jake Spoon, qui nous a rejoint, fugitif, ayant assassiné un arracheur de dents dans une autre ville. Un shérif et son adjoint le poursuivent pour cela.
J'aime beaucoup mes deux plus fidèles compagnons de ce voyage, je veux parler de Woodrow Call et Augustus McCrae. On a à peu près les mêmes âges, je les connais depuis quelques pages, eux ils se connaissent depuis plus de quarante ans, et depuis ce temps-là, ils s'agacent, se chamaillent, s'exaspèrent d'être ensemble et sont attirés l'un à l'autre de manière indécrottable. L'un est bavard, l'autre taiseux, pour rien au monde ils ne sauraient se séparer l'un de l'autre...
Cette Lorena est vraiment belle et intelligente, ce qui n'est pas pour me déplaire.
J'aime les grands espaces.
J'aime aussi quand de durs cow-boys se mettent soudain à pleurer... Et ce n'est pas les occasions qui manquent dans ce western...
Je ne suis pas un perdreau de la première heure, j'ai quelques heures de monture. Je vois bien que tout le monde tourne autour de Lorena comme des abeilles autour d'une fleur qui s'éveille. Je voudrais les chasser, que Lorena ne soit là que pour moi, c'est ma seule volonté, sinon pourquoi aurais-je fait ce voyage ? Ai-je l'âme de convoyer des troupeaux de vaches ?
Mes vieux compagnons, Gus et capitaine Call, passe encore... Des jeunes tentent innocemment de s'approcher de Lorena. Pauvres petits, ils peuvent toujours espérer, Lorena aime les hommes d'expériences, les vrais.
Mais celui qui m'agace le plus, c'est ce tricheur de Jake Spoon, je voudrais tant qu'on le retrouve pour son meurtre, qu'on le pende haut et court... Je dis cela par jalousie, mais je ne le pense pas un seul instant... Quoi qu'il ait fait de sordide, nous le protégerons.
Et puis nous avons désormais un cuistot qui nous propose de manger des sauterelles grillées. Voilà !
Bien sûr j'avais un désaccord total avec ces horribles texans rangers qu'ils demeuraient, Gus et Call... Cela m'avait fait un peu grincer sur ma selle : des colons du Texas dans cette haine farouche des Indiens, qu'ils décrivaient comme d'affreuses et méchantes créatures...
Je m'étais indigné de cela, seul Gus semblait réceptif à mon propos, les autres pensaient que tous les Indiens étaient de vrais coyotes qu'il fallait descendre, nous étions en 1880, le massacre de Wounded Knee n'avait pas encore eu lieu, mais je le sentais déjà venir dans cette violence qui m'exacerbait.
J'aurais tant voulu entendre Larry McMurtry sur ce propos... Eh ! Larry ! T'en pense quoi de tout ça ?
Mais voilà ! Je continue déjà ma chevauchée fantastique vers le tome 2 de l'histoire, la suite enfin...
Merci à Onee-Chan qui m'a donné envie de galoper dans ce western livresque, à bride éperdue.
Ce roman est inouï, explorant de vieux mythes américains, ceux que j'aime et ceux que j'exècre, mais c'est tellement enlevé, comme une cavalcade de chevaux... C'est écrit avec brio et humour.
J'ai adoré.
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