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Critique de nadejda


«La grande course de Flanagan» vient d'être rééditée par les éditions Autrement. C'est ma première lecture de ce gros volume devenu un livre-culte épuisé depuis des années. Il s'inspire de marathons qui ont été réellement organisés en 1928 et 1929 par Charles C. Pyle qui a fait faillite.

Ce marathon Los Angeles-New-York sur une distance de 5063 kms est le plus grand test d'endurance jamais effectué. 2000 participants s'y sont inscrits venus de 61 nations dont 121 femmes mais il faut pouvoir tenir pendant 3 mois à raison de 80 kms par jour.
«Je suppose que d'une certaine façon , cette course représente le grand rêve américain. Il est certain que beaucoup d'entre vous, hommes et femmes, ont connu des moments difficiles. Mais à présent, d'un coup de dés, vous pouvez tout changer grâce à la Trans-America.» dit Douglas Fairbanks qui lance le départ de cette course le 21 mars 1931.

Rêve de gagner de l'argent grâce aux gains promis à ceux qui arrivent en tête et pour les moins bien lotis et entraînés c'est au moins des repas assurés à chaque étape et c'est beaucoup dans cette période de crise économique où la misère atteint le plus grand nombre.
Une course d'obstacles physiques, financiers et politiques. Chaque jour est une nouvelle épreuve de force pour les coureurs, qui seront nombreux à ne pas tenir le rythme et abandonneront dès les premières étapes, et pour les organisateurs.
Tout est fait pour saborder cette course qui fait concurrence aux prochains jeux olympiques de Los Angeles. le FBI et son dirigeant J.Edgar Hoover soupçonnent la Trans-America d'être une pépinière d' agitateurs «rouges» et anarchistes risquant d'entraîner des grèves et des émeutes sur son passage dans les villes touchées par la crise. 
Ceux qui s'y sont engagés que ce soit les organisateurs et les participants jouent leur vie. Les paris se renouvellent et se gagnent à chaque étape.
De quelque façon que vous la considériez, c'est une course unique, dit Doc, C'est là qu'est la gageure. Même les vieux de la vieille comme moi sont des novices dans la Trans-America. C'est ce qui en fait une loterie. C'est pourquoi elle a attiré deux mille coureurs d'un peu partout dans le monde.
« le gagnant aura les pieds durs et résistants, des pieds qui ne s'entament pas et qui n'auront pas d'ampoules. En fin de compte, un coureur de la Trans-America ne vaut que par son point de contact avec le sol. Six millions de contacts d'ici à New York, rappelez-vous cela.
(...) le gagnant ne doit pas penser à cinq mille kilomètres, mais seulement au kilomètre suivant. Il doit vivre dans son esprit et ne vaincre qu'un seul homme chaque jour. Toujours le même homme --- lui-même.»

Progressivement ceux qui forment le groupe de tête vont être solidaires les uns des autres car sur une telle distance et pour résister à la souffrance physique il faut s'épauler. Isolé, impossible de tenir mais les «Blake, Kovak, O'Carol et près d'un millier d'autres, dont aucun n'avait la moindre chance de remporter un prix à New York : pourquoi continuaient-ils à courir ? Doc s'aperçut avec surprise que la question ne lui était jamais venue à l'esprit. Ils couraient parce que c'était un moment qu'aucun propriétaire, aucun employeur, aucun politicien pourraient jamais leur enlever.»

C'est toute la force et l'intérêt de ce marathon auquel participe pleinement le lecteur.
Et si je ne suis pas aussi enthousiaste que certains après avoir lu ce livre, je ne regrette pas cette lecture et la conseille que l'on soit prêt à s'engager dans un marathon ou pas mais après tout la lecture de ces 600 pages en représente un petit !!!
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